Au tour des revendeurs Ciel de se constituer en association face à Sage

Présidé par Thierry Cambrésy, le ClubCiel préconise de « quitter la planète taire de Sage et d’oser demander à l’éditeur avec exigence. »

Présidé par Thierry Cambrésy, le ClubCiel préconise de « quitter la planète taire de Sage et d’oser demander à l’éditeur avec exigence. »

Sept partenaires Sage ont fondé le ClubCiel afin de fédérer le mécontentement des revendeurs des gammes Ciel. Entre les promesses d'adhésion et les adhésions déjà finalisées, le nombre des membres de cette association sera très prochainement de 40 sociétés pour commencer.

La coupe est pleine pour les revendeurs de la gamme Ciel éditée par Sage. Au point que certains des distributeurs de ces logiciels pour petites entreprises s'opposent aujourd'hui frontalement à l'éditeur en créant le ClubCiel. L'initiative ne manque pas de rappeler celle des CCS. Ces partenaires de la division PME de Sage se sont fédérés depuis près de trois ans pour la défense de leurs intérêts au sein de l'association Sagesse. « L'action du ClubCiel découle aussi d'une volonté de se réunir pour se soutenir mutuellement face aux problèmes que nous cause Sage dans notre activité de revendeurs», explique Thierry Cambresy. Président cette association de loi 1901, ce dernier est également PDG de la société valdoisienne AIXO7 (95).

Avec lui, ClubCiel compte sept fondateurs, tous lauréats des trophées Ciel 2014 pour la croissance de leur activité et la qualité de leurs services clients. Parmi eux, on trouve Fabrice Blin (société BBS Informatique), le vice-président ; Charles Bertuit (ALC Technologies), le secrétaire ; François Bernard (BSD Ingénierie), le trésorier. Le bureau de l'association sera plutôt chargé des problématiques administratives tandis que la stratégie et les actions seront dirigées par un conseil d'administration de 6 membres. « Entre les adhésions déjà enregistrées et les promesses d'adhésions, nous en sommes déjà à une quarantaine de membres », précise Thierry Cambrésy. Sachant que ClubCiel veut rallier les partenaires certifiés Ciel (environ 200 en France) et les milliers de non certifiés, ses objectifs de recrutements vont bien au-delà de son nombre de membres actuels. L'association lance également un appel aux revendeurs des logiciels de la gamme API qui ont exprimé plusieurs fois leur vif mécontentement contre Sage.

Lutter contre les baisses de marges et les pratiques déloyales

Et pour cause, les récriminations des revendeurs API, tous comme celles des CCS Sage, rejoignent en bonne partie les plaintes du ClubCiel. « Depuis 2010, les conditions générales de ventes de Sage ont changé en moyenne tous les 8 mois. Et à chaque fois, il s'agit de rogner sur les remises qui nous sont accordées », peste Thierry Cambrésy. A titres d'exemple, ces deux dernières années, les remises que les revendeurs certifiés de Ciel perçoivent sur la commercialisation des gammes Millesime sont passées de 36% à 30%. Un autre grief porte sur des « pratiques déloyales » de l'éditeur. Aux dires de ses revendeurs, ce dernier se permettrait d'accorder des remises de 20% aux nouveaux clients captés en direct alors qu'un revendeur Ciel ne peut pas lui-même les proposer. « A moins de faire seuls l'effort, en réduisant nos marges pour nous aligner, précise Thierry Cambrésy. Chez d'autres éditeurs, la charge est partagée.» Pour le président du ClubCiel, cette démarche de Sage est d'autant plus contre-productive que l'éditeur compte beaucoup sur ses revendeurs pour faire de la conquête de nouveaux clients. Problème, les marges des revendeurs ayant baissé, le coût d'acquisition de nouveaux utilisateurs est devenu plus important pour les partenaires. Et pas question de compter sur des revenus  récurrents pour contrebalancer ce poids. En effet, Sage reprendrait en direct la gestion des clients dénichés par ses revendeurs au moment des mises à jour. « Financièrement, la situation devient intenable », constate Thierry Cambrésy.

Obtenir enfin la résolution systématique des problèmes techniques

Au-delà des problèmes de relations commerciales avec Sage, ClubCiel veut aussi agir sur le plan des problèmes techniques. « Cela fait des années que nous demandons des corrections sur les logiciels mais très peu aboutissent. Pourtant, Il est d'autant plus important qu'elles soient faites que nous sommes sur des produits vieillissants. Aujourd'hui, toutes les applications Ciel fonctionnent encore sur une base de données propriétaire. Les seules solutions qui exploitent des technologies récentes sont ceux de la gamme Quantum, mais nous en vendons peu », explique Thierry Cambrésy. Les problèmes techniques que rencontrent les revendeurs Ciel avec Sage ne se limitent pas aux produits eux-mêmes. Ils viennent aussi gâcher les flux de facturations entre l'éditeur est ses revendeurs Ciel depuis que le système Octave a été mis en place pour la division Ciel en juin 2014. Ce logiciel qui gère les licences, les commandes, les codes de débridage ou encore la facturation, est un cauchemar pour les revendeurs à cause des nombreuses erreurs de facturations qu'il génère.

Face à tant de reproches, dont la totalité ne peut pas être présentée dans cet article, Sage risque de voir la création d'une nouvelle association de revendeurs d'un mauvaise oeil. D'ailleurs, indique Thierry Cambrésy, « nous anticipons des mesures de rétorsions comme des retards dans les règlements de nos avoirs ou des problèmes pour faire signer nos bons de commandes. Mais nous sommes bien décidés à nous défendre. Nous le ferons sur le plan juridique si nécessaire. » L'homme veut toutefois croire que c'est avant tout l'intelligence qui va guider la réaction de Sage : « C'est sur le segment des Créateurs d'Entreprises et des TPE que se situe le gros de vivier de croissance des éditeurs de logiciels de gestion. Si Sage souhaite en tirer pleinement partie, il doit travailler en bonne intelligence avec nous. »

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