« L'Ethernet 400G annonce la prochaine transition majeure », a écrit Andreas Bechtolsheim, directeur du développement d'Arista.
Les switchs de la série 7060X4 d'Arista sont dotés de 32 ports Ethernet 400G et sont basés sur les chips 12,8 Tb/s Tomahawk de Broadcom.
Arista se lance dans la course à l'Ethernet haut débit avec des commutateurs pouvant supporter des vitesses de 400 Gigabits et destinés au cloud hyperscale et aux réseaux de datacenters. Basées sur la puce 12,8 Tb/s Tomahawk 3 de Broadcom, les plates-formes de la série 7060X4 comportent 32 ports Ethernet 400G. Chaque port peut être divisé en quatre ports 100 Gigabits, ce qui représente un total de 128 ports 100G pour un châssis 1U. Arista a également amélioré son système d'exploitation EOS pour mieux prendre en charge la gestion du trafic, l'équilibrage de charge, la mémoire tampon et le routage des boîtes haut débit.
Une fois encore, ce sont les progrès de l'Ethernet qui vont permettre d'améliorer à la fois le débit et le ratio coût/qualité des réseaux de datacenters. « L'Ethernet 400G annonce la prochaine transition majeure », a écrit Andreas Bechtolsheim, directeur du développement d'Arista et cofondateur de Sun, dans un blog à propos de cette annonce. « Même si l'Ethernet 100G a progressé rapidement cette année et continuera de progresser l'année prochaine, l'Ethernet 400G devrait représenter la majorité de la bande passante Ethernet livrée à la fin de 2021 », a-t-il encore écrit. Cependant, certains analystes n'ont pas tardé à modérer cet engouement pour le 400G. « Pour l'instant, le 400G est une véritable technologie de pointe et elle coûte encore très cher », a déclaré Lee Doyle, analyste principal chez Doyle Research. « De plus, les utilisateurs potentiels de la technologie sont peu nombreux, si ce n'est les grosses entreprises hyperscales ou les institutions financières ».
1800$ par port 400G
Selon M. Bechtolsheim, la demande d'une bande passante haut débit pour les datacenters du cloud est importante, car elle permet d'accéder à des processeurs plus rapides, elle répond aux besoins de l'intelligence artificielle, de l'apprentissage machine, du stockage flash distribué et du serverless. D'après le rapport Dell'Oro Market Research cité par Arista, le 400G devrait connaitre une croissance notable à partir de 2020. La série 7060X4 offre aux utilisateurs deux options de connectivité : un modèle 7060PX4-32 avec 32 ports de connectivité Octal Small-Format Pluggable (OSFP), un émetteur-récepteur enfichable qui permet d'interconnecter les réseaux optiques 400G ; un modèle 7060DCX-32 avec 32 ports double densité Quad Small Form Factor Pluggable (QSFP-DD), qui est également un émetteur-récepteur enfichable pour les réseaux optiques 400G.
« Le choix du modèle dépend des applications envisagées par le client, de la disponibilité du système et des besoins », a déclaré Arista. Andreas Bechtolsheim a également indiqué qu'au cours de l'année prochaine, Arista mettra à niveau la majorité de ses plates-formes de commutation pour prendre en charge le 400G. Le 7060PX4-32 est disponible et le 7060DX4-32 sera disponible au premier trimestre 2019. Le prix de départ se situe en dessous de 1800 dollars HT par port 400G.
Broadcom conçoit des puces réseau pour la majorité des équipementiers. (Crédit D.R.)
Autres nouvelles de l'Ethernet
Ces derniers mois, le monde de l'Ethernet haut débit a été marqué par des démonstrations et des annonces très médiatisées. Par exemple, fin septembre, à Rome, lors de l'European Conference on Optical Communication (ECOC), plusieurs fournisseurs, dont Arista, Cisco et Huawei, ont présenté des équipements pour les réseaux d'entreprises hyperscales. Les démonstrations les plus importantes ont été faites par l'Ethernet Alliance et le groupe 100G Lambda Multi-Source Agreement (MSA), qui pousse au support de l'Ethernet 400G dans les technologies, notamment l'adoption de la nouvelle modulation d'amplitude d'impulsion ou PAM4 pour les interfaces électriques, optiques et de commutation haut débit.
Selon l'Ethernet Alliance, c'est la plus grosse démonstration de systèmes optiques 400G, d'équipements optiques et électroniques PAM4 de pointe à ce jour. Parmi les éléments présentés par l'Alliance figuraient des routeurs, des commutateurs, des câbles optiques actifs (AOC) et des câbles de connexion directe (DAC), des interconnexions et des équipements de test et de mesure. Arista, Cisco, Juniper, Intel et d'autres participaient à l'évènement de l'Ethernet l'Alliance. Ces démonstrations de l'ECOC suivaient de près celles, également très suivies, qui ont eu lieu lors de l'évènement Plugfest Ethernet organisé en août par à l'InterOperability Laboratory de l'Université du New Hampshire (UNH-IOL) où toutes sortes d'interfaces - 400G, 100G, 50G, 25G, NRZ et PAM4 et d'autres équipements ont été testés...
La concurrence mise aussi sur le 400G
Au mois du juillet, Juniper a franchi une nouvelle étape dans l'Ethernet 400G. L'entreprise a dévoilé une feuille de route très ambitieuse expliquant comment elle comptait faire passer ses offres WAN, datacenter et ses solutions d'entreprises au 400G. Juniper a déclaré que sa feuille de route permettra aux clients cloud, aux entreprises et aux fournisseurs de services de « revoir à la baisse leurs dépenses réseaux ». En effet, selon Juniper, « le 400GE réduit les coûts par bit tout en répondant à la demande croissante en bande passante des nouvelles applications 5G, de la réalité augmentée et virtuelle, du cloud, de la production et de la distribution de vidéo 4K ».
Rami Rahim, CEO de Juniper, a récemment déclaré à nos confrères de Network World : « Nous parions gros sur la transition vers l'Ethernet 400G. Cette technologie va connaître une croissance rapide au cours des deux prochaines années. Nous avons identifié plusieurs cas d'usages importants, dont l'interconnexion des datacenters et les mises à niveau des backbones, ainsi que les « hyperscalers », les fournisseurs cloud et les opérateurs télécoms. La vidéo sera bien sûr un moteur important. Dès que les réseaux 400G seront plus rentables que quatre réseaux 100G, ce qui devrait être le cas d'ici fin 2019, la technologie commencera à décoller ».
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