Marc Benioff, PDG de Salesforce.com, éditeur de logiciels de gestion de la relation client (CRM), ce matin à Paris sur Salesforce1 World Tour. (crédit : LMI) Cliquer sur l'image.
Marc Benioff vient de passer un mois en France, un séjour qu'il a ponctué ce matin d'une intervention remarquée sur l'événement Salesforce1 World Tour, organisé à la Porte de Versailles. Avec un mot d'ordre : développer l'Internet des clients sur sa plateforme cloud Salesforce1.
Les Américains croient davantage au potentiel de la France que les Français eux-mêmes, a confié Marc Benioff, CEO de Salesforce.com, numéro 1 des solutions CRM en SaaS, à nos confrères du Figaro cette semaine. Voilà déjà un mois que le dirigeant américain, pionnier des logiciels commercialisés en mode cloud, est arrivé en France, invité en particulier à intervenir dans le cadre des 70èmes commémorations du débarquement des alliés le 6 juin 1944. Et ce matin, il tenait sur le Salesforce1 World Tour, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, l'un de ces keynotes que connaissent bien les familiers de son rendez-vous Dreamforce à San Francisco (plus de 135 000 participants en novembre 2013). Avec un mot d'ordre, développer « l'Internet des clients » en s'appuyant sur sa plateforme cloud Salesforce1. A l'aube de l'Internet des objets, derrière chaque terminal et chaque technologie se trouve un client, martèle Salesforce.
Marc Benioff, ce matin à Paris : derrière chaque technologie... un client.
La marque de fabrique de Marc Benioff lors de ses interventions, c'est d'arpenter les allées de la conférence plénière en mettant en valeur l'expérience de clients emblématiques, assis dans le public et qu'il invite à se lever pour dialoguer avec lui. Ce matin, il a tour à tour interrogé Christopher Zanardi-Landi, vice président exécutif de Louis Vuitton, Perrine Daubas, de Reporter sans frontières (Marc Benioff ne manque jamais de mentionner les engagements sociétaux et les activités caritatives qui lui tiennent à coeur), Thierry Bonhomme, directeur exécutif d'Orange Business Services, et Maurice Levy, PDG de Publicis, qu'il a qualifié « d'incroyable visionnaire ».
Un hub de transformation digitale
Au cours des dernières semaines, Marc Benioff a rencontré de nombreux clients et partenaires français et inauguré les nouveaux locaux de la filiale, dans le 7ème arrondissement de Paris. Parmi les grandes entreprises françaises qui utilisent ses logiciels figurent aussi SNCF, Accor, Axa, Pernod Ricard, Renault, Natixis, La Poste, Solocal Group, Schneider Electric ou Air Liquide, pour ne citer que celles-ci. Le CEO de Salesforce.com mise beaucoup sur l'Hexagone, ainsi qu'il l'a déjà manifesté, en particulier avec son projet d'y ouvrir un datacenter en 2015. Il est également prévu de créer d'ici la fin de l'année un « hub de transformation digitale » dans ses locaux parisiens, espace de démonstations et de collaboration pour l'écosystème des solutions Salesforce.
Aux entreprises inquiètes de mettre leurs données clients dans le cloud, Marc Benioff oppose des arguments de transparence et de contrôle, ce qui n'empêche pas les fournisseurs américains de rester soumis au Patriot Act. (le 26 juin 2014 à Paris, crédit : LMI)
En 2013, l'éditeur a réalisé un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en France, selon les chiffres communiqués au Figaro, et ce matin, sur Salesforce1 World Tour, Marc Benioff a indiqué qu'il avait dans sa ligne de mire le milliard d'euros. Au niveau mondial, l'éditeur spécialisé dans les logiciels de CRM a dépassé les 4 Md$ (près de 3 Md€) sur son dernier exercice, clos fin janvier. En un an, ce chiffre d'affaires a progressé de 37%. Le CEO a souligné que sa société figurait parmi celles à qui les analystes attribuaient l'un des plus forts taux de croissance prévisionnelle (31%). Concernant son intérêt pour la France, le dirigeant de Salesforce a aussi rappelé qu'il y a racheté Instranet, dont le dirigeant Alex Dayon a désormais le titre de président, responsable des produits de Salesforce. En France, l'éditeur a également racheté EntropySoft.
Donner à chacun le droit à l'erreur, pour mieux avancer
Ce matin, lors de son intervention, le PDG de Publicis a remercié l'entrepreneur américain d'investir en France. Interrogé sur les grandes évolutions de son métier (la communication) en tant que client de Salesforce, Maurice Levy a cité la mobilité, « l'élément clé de tout ce que nous faisons » et la personnalisation des interactions, « de nombreuses apps nous aident à le faire et ce n'est que le début ». Ensemble, les deux dirigeants ont inévitablement abordé la nécessité de prendre des risques pour pouvoir avancer, Maurice Levy estimant qu'il fallait en prendre davantage. « Il faut donner à chaque collaborateur le droit à l'erreur », a insisté le PDG de Publicis. Au Figaro, Marc Benioff avait aussi confié que les Français manquaient de confiance en eux et que les entrepreneurs français cédaient trop vite leur société à des valorisations trop faibles. Lui croit en la solidité de notre économie : « J'ai pris un bail de dix ans pour mon siège social », a-t-il ainsi indiqué au quotidien français.
Les nouveaux locaux de Salesforce à Paris, 3 avenue Octave Gréard (7ème arrondissement), inauguré le 24 juin par Marc Benioff, avec Alex Dayon, en présence de Fleur Pellerin, Secrétaire d'État chargée du Commerce Extérieur.
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