« Nous n'attendions pas des chiffres aussi importants » s'est exclamée Isabelle Denervaud, directeur associé au cabinet Bearing Point en présentant les résultats d'une étude sur le mélange des usages personnels et professionnels des outils mobiles. En effet, 84% des répondants (ayant un terminal au moins partiellement payé par l'entreprise) utilisent des outils de communication de la vie personnelle à des fins professionnelles. Isabelle Denervaud juge : « ce n'est plus un épiphénomène ».
79% des répondants affirment continuer les relations professionnelles au-delà des heures de travail grâce à leurs terminaux mobiles (mails reçus sur des smartphones...). A l'inverse, les usages personnels ou mixtes se multiplient sur des terminaux professionnels : 27% se connectent sur les réseaux sociaux, autant sur la messagerie instantanée.
Mélange des genres avéré mais peu souhaité
Pourtant, malgré ce mélange des genres clairement avéré, 64% des répondants voudraient séparer nettement les usages personnels et professionnels même si 65% des « early adopters » souhaitent un outil unique. 58%, cependant, ont une addiction à la connexion : ne plus être connecté à titre personnel ou professionnel leur procure une gêne. Il en résulte trois attitudes possibles pour les collaborateurs : la séparation stricte, le mixage assumé ou des situations intermédiaires changeant selon les moments et les circonstances.
Le nomadisme est une des explications de cette tendance mais ne suffit cependant pas à tout expliquer. Ainsi 63% des employés répondants sont mobiles au moins une fois par semaine, 37% une fois par jour. 70% jugent que ces terminaux permettent d'éviter de retourner inutilement au bureau entre deux rendez-vous ou même envisagent de télétravailler en dehors des rendez-vous importants. Mais le cas du « mobile statique » est aussi à prendre en compte : l'exemple typique est celui du chef de rayon d'hypermarché qui est très peu de temps dans son bureau mais toujours entre son rayon, les réserves, les rendez-vous, etc.
Les entreprises sous-estiment le phénomène
Dans cette optique, la moitié des répondants veut une convergence entre les lignes fixes et mobiles de communication. 74% souhaitent même pouvoir se connecter à leur environnement professionnel à partir de n'importe quel terminal personnel ou professionnel. Un renforcement des applications collaboratives est également souhaité par ceux qui les emploient déjà.
Mais, si les usages personnels et professionnels se mélangent de plus en plus, le management des entreprises n'en est pas conscient. Ainsi, une étude IDC publiée en 2011 signale que 69 des employés utilisent professionnellement un smartphone et 13% une tablette alors que les employeurs estiment de tels usages à, respectivement 34% et 6%, c'est à dire à peu près la moitié.
Or les enjeux sont considérables, à commencer par la sécurité des données et des applications de l'entreprise. Une information qui « sort » du système d'information peut à tout moment devenir public. Un terminal vérolé peut être une porte d'entrée pour tous les pirates du monde.
Vie privée et professionnelle se mélangent sur les outils de mobilité
A l'occasion du lancement de ses nouvelles offres de gestion de parc mobile (inventaire, télé-déploiement, blocage et effacement à distance), Orange Business Services a commandé une étude au cabinet de conseil Bearing Point. Celle-ci portait sur les usages et besoins personnels de communication s'invitant dans l'entreprise.
L'étude se base en premier lieu sur une enquête quantitative réalisée avec la Sofres auprès de 2300 individus dans 5 pays (Belgique, Pologne, Grande-Bretagne, France, Espagne) ayant un mobile partiellement ou totalement payé par l'entreprise. A cela se sont ajoutés une quinzaine de focus groupes : 9 avec 40 décideurs, 6 avec 70 employés. Par ailleurs, Bearing Point a mené 11 entretiens approfondis avec des responsables de grands groupes et 6 avec des sociologues de différents pays. Enfin, l'étude a pris en compte une base de 80 documents.
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