(29/07/03) - Annoncé par Microsoft depuis deux ans, le TabletPC est enfin devenu une réalité. Ce type d'appareils, mi-ardoise électronique, mi-ultraportable, repose sur une version particulière de Windows XP et sur une plate-forme matérielle spécifique. On connaissait déjà les ardoises électroniques animées par Windows 98 ou Windows CE, dont Fujitsu s'était fait une spécialité sur le marché des applications verticales. Aujourd'hui, Microsoft et ses partenaires industriels proposent un bloc-notes électronique vraiment fonctionnel. Après s'être faits de plus en plus petits, parfois au détriment de l'autonomie, les ultraportables de type TabletPC soignent la fonctionnalité avec la notion d'encre numérique. Cette dernière permet aux utilisateurs de prendre des notes comme sur un cahier traditionnel. Plus besoin de clavier, il suffit en effet d'écrire à la main, comme sur une petite ardoise, pour voir sa prose transformée en un fichier texte après une opération de reconnaissance de caractères. Il serait toutefois dommage de limiter les TabletPC à la seule prise de notes. À l'aide du stylographe, ces appareils permettent également de manipuler des logiciels spécialisés, comme avec une simple tablette graphique. L'avènement annoncé d'un nouveau type d'appareils Plusieurs éditeurs comme Adobe, Corel ou Autocad ont adapté leurs logiciels à ce nouvel outil. Grafigo de Corel aide à saisir les idées sur le vif lors d'une réunion avec des collègues, de dessiner à main levée, d'annoter des documents ou de créer des graphismes. Avec Autocad Architectural Desktop, il est possible de manipuler des croquis, d'insérer une nouvelle pièce ou un paysage derrière une maison. De son côté, l'Esri a développé un ensemble d'outils qui permettent aux utilisateurs d'ArcGIS d'exploiter une tablette pour échanger, éditer des cartes et des itinéraires. Le fournisseur d'applications médicales Allscripts propose pour sa part Touchworks, qui prend en charge le travail de prescription et d'annotation des médecins lors des visites médicales. Par ailleurs, Microsoft livre une suite d'outils spécifiques aux tablettes : journal pour prendre des notes manuscrites (voire orales) et les gérer (recherche, classement, etc.) ; un utilitaire de type sticker qui supporte les fonctionnalités d'encre numérique et les annotations vocales ; un patch TabletPC pour Office XP (Word, PowerPoint, Excel et Outlook). Pour travailler dans un contexte de mobilité, ces tablettes peuvent profiter de la généralisation des liaisons sans fil à la norme 802.11b. Les bornes se multiplient en effet dans les entreprises (entrepôts, chantiers...) comme dans les lieux publics (hôtel, hôpitaux, gares, aéroports...). Si le marché des tablettes s'apparente encore à une niche, la situation évolue très vite. Ainsi, selon le cabinet d'études Instat/MDR, les ventes de TabletPC pourraient connaître un taux de croissance de 107,4 % au cours des quatre prochaines années. Encore plus optimiste, Microsoft estime que 70 000 tablettes pourraient être écoulées en France en 2003. Comme hier pour les ultraportables, les acheteurs seront majoritairement des professionnels commerciaux, road warriors ou corridor warriors, médecins, architectes ou encore cadres médicaux. Avec ou sans clavier, de vastes possibilités Pour l'instant deux types de TabletPC sont disponibles sur le marché. Ceux de Fujitsu-Siemens, de ViewSonic et de Nec, qui sont dépourvus de clavier, et ceux d'Acer, de HP et de Toshiba, qui ressemblent plus à un portable ultraléger (1,4 kg environ) doté d'un écran amovible ou pivotant sur 180°. Précisons que, contrairement aux ordinateurs de poche, les TabletPC ne sont pas véritablement dotés d'un écran tactile. En fait, ils comportent un numériseur électromagnétique. Le moniteur reconnaît en effet la présence d'un stylet dès que ce dernier se trouve à proximité (quelques centimètres). L'avantage est évident : seule la pointe du stylographe est reconnue sur la vitre, ce qui évite les parasites que pourrait provoquer par exemple un bras posé sur l'écran. Tous les TabletPC de notre comparatif peuvent passer du format paysage au mode portrait grâce à une touche latérale. C'est une des conditions que pose Microsoft pour décerner label TabletPC (lire encadré). Si de prime abord les solutions du marché se ressemblent beaucoup, elles ne sont jamais totalement identiques. Bien placé dans l'univers des écrans plats, ViewSonic arrive sur ce créneau avec le V1100. Une tablette sans clavier mais pesant quand même 1,5 kg. Nec propose un produit de la même veine, le Versa T400, destiné avant tout aux applications verticales. Ces deux tablettes acceptent (en option) un clavier qui se relie à l'unité au moyen d'un câble USB. Enfin, le Stylistic ST Series de Fujitsu-Siemens se distingue lui aussi par le manque de clavier. Pour l'utiliser comme un PC, il faut le déposer sur son socle. Ce périphérique profite bien sûr du savoir-faire du fabricant en matière d'ardoises électroniques. Pour ces trois constructeurs, l'absence de clavier a pour objectif d'inciter l'utilisateur à adopter le plus rapidement possible l'interface et les nouveaux outils du TabletPC. Ici, le marché visé est clairement celui des applications verticales. L'autre camp regroupe trois constructeurs proposant des produits plus polyvalents. Avec le Portégé 3500, Toshiba présente la tablette la plus rapide, qui plus est dotée d'un écran légèrement plus grand que la moyenne : 12,1 pouces contre 10,4 pour les autres. Seul problème, la chaleur dégagée par l'unité centrale, avec son processeur à 1,3 GHz, est très désagréable. On pourrait presque cuire un oeuf là-dessus. D'un design très réussi, le TC 1000 de HP présente comme principale originalité de recourir à un processeur Transmeta à faible consommation. Une autre caractéristique de cette tablette est la possibilité de désolidariser l'écran du reste du PC (connecteurs et clavier). Son poids et son encombrement sont alors ceux du TabletPC de Nec. HP livre ici un véritable système à géométrie variable. Enfin, le TravelMate C100 d'Acer affiche le meilleur rapport qualité/prix du comparatif. Modèle convertible, il permet comme le Toshiba de transformer l'écran du portable en ardoise électronique. C'est peut-être le modèle le moins spectaculaire du lot mais il s'acquitte efficacement de toutes ses tâches.
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