Mark Hurd, président d'Oracle, devant le serveur Exadata, sur OpenWorld 2012, lundi 1er octobre (crédit : MG)
Le président d'Oracle, Mark Hurd, ne ménage pas sa peine pour réexpliquer avec constance la stratégie du fournisseur californien concrétisée dans les « engineered systems », notamment déclinés en Exadata (serveur de bases de données) et Exalogic (serveur d'applications). Les composantes matérielles de ces serveurs, qui exploitent les briques technologiques d'Oracle (database, middleware, BI...), ont été conçues pour fonctionner ensemble, grâce à du logiciel spécifique développé par la R&D du groupe. Sur OpenWorld 2012, lundi matin, le dirigeant a injecté une piqure de rappel sur le sujet à son auditoire, en précisant que la société avait investi 5 milliards de dollars en R&D cette année (4,5 Md$ l'an dernier). Oracle rassemble 34 000 ingénieurs et développeurs, a-t-il souligné, soit près de 30% de son effectif global.
En substance, Mark Hurd a réaffirmé le choix laissé aux clients d'utiliser de façon indépendante les briques d'Oracle (serveurs, stockage, virtualisation, système d'exploitation, base de données, middleware) ou bien de recourir à des systèmes comme Exadata et Exalogic que le fournisseur assemble lui-même pour doper leur puissance de traitement. « Nous fournissons le serveur et les solutions, ça simplifie les choses pour les clients, ça fonctionne mieux et le support est plus efficace », a pointé Mark Hurd. Dans plusieurs domaines, les performances ont pu être améliorées par un facteur 100, assure le dirigeant, soit des résultats livrés en une minute sur certains traitements quand il en fallait cent auparavant, insiste-t-il en ajoutant qu'il ne s'agit pas de cas isolés. Quant aux solutions applicatives (la toute récente gamme Fusion, notamment), elles s'exploitent, au choix, sur site ou dans les plateformes cloud (publique, privée ou hybride) qui reposent sur l'infrastructure d'Oracle. Le dirigeant a redit que la conception modulaire de ces logiciels permet d'en utiliser certains sur site en les associant à d'autres dans le cloud.
Exadata X3 : forte compression des données en mémoire
Oracle a également prévu d'affiner l'adaptation de ses systèmes intégrés pour différents secteurs d'activité, tels que la banque, la santé ou la vente au détail, a rappelé Mark Hurd lors d'un point presse, un peu plus tard. La première offre de ce type vient d'être annoncée, à destination des fournisseurs de services de communication, engagés sur un marché hautement concurrentiel. La Network Applications Platform a été conçue pour répondre aux besoins générés par la croissance rapide du haut débit mobile et la prolifération de terminaux connectés. Selon Oracle, la réduction des coûts opérationnels pourrait aller jusqu'à 64% avec la mise en place d'un tel système intégré, et la mise sur le marché de nouveaux services peut s'en trouver accélérée de 40%.
Lors du point presse, Mark Hurd est également revenu sur les annonces faites la veille par Larry Ellison. Celle de l'Exadata X3 Database In-Memory, qui exploite la deuxième génération de mémoires flash et dont il a vanté avec insistance les capacités de compression des données placées en mémoire vive : jusqu'à 40 To de données stockés dans 4 To de DRAM. Un type d'infrastructure que SAP, concurrent direct d'Oracle sur les applications, a déjà mis en place avec sa technologie HANA.
La machine Exadata X3 est déjà disponible. Elle peut fonctionner avec les précédents modèles d'Exadata et la mise à jour logicielle qui l'accompagne fonctionne aussi avec les autres versions du produit, a souligné de son côté Juan Loaiza, senior vice-président, responsable Systems Technology, un spécialiste des bases de données, collaborateur d'Oracle depuis 23 ans. Au passage, il a signalé que les Exadata déjà installés (des milliers de systèmes sont déployés, dit Oracle, sans plus de précisions) étaient actuellement utilisés tout autant pour des traitements OLTP que pour les applications de datawarehouse.
Mark Hurd est aussi revenu sur l'offre "d'Infrastructure as a Service » qui sera mise à disposition dans un cloud public, mais qui pourra aussi prendre la forme d'un cloud privé, installé et opéré par Oracle sur le site du client. « C'est une proposition très intéressante », a relevé le dirigeant. « Nous vous offrons les bénéfices du cloud derrière le firewall ». Une offre qui, pour lui, trouvera écho auprès des dirigeants qui disent vouloir garder un contrôle sur leurs données et répugnent à les mettre dans un cloud public. Pour les entreprises européennes, notamment, c'est aussi une formule qui ne prête pas le flanc aux possibles inquisitions du Patriot act américain.
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