(09/02/04) - Nokia a annoncé aujourd'hui son intention de racheter la participation de Psion dans Symbian pour environ 198,5 M€. Fondé en 1998 par Motorola, Ericsson, Nokia et Psion, Symbian a hérité du système d'exploitation pour PDA de l'éditeur britannique et l'a transformé en un OS pour téléphones mobiles intelligents. Symbian OS, actuellement en version 7.0, est aujourd'hui l'OS de choix des plus grands constructeurs mondiaux de smartphones. Il est au coeur de téléphones emblématiques tels que les P800 et P900 de Sony Ericsson, les 3650 , 6600, NGage et Communicator 9210 de Nokia, ainsi qu'une multitude d'autres terminaux signés Siemens, Fujitsu, ou Motorola. Le rachat par Nokia de la part de Psion dans Symbian fait suite à une précédente restructuration du capital, en octobre 2003, qui avait vu Psion et Nokia reprendre les parts de Motorola. Elle est un peu une surprise dans la mesure où les analystes misaient sur l'introduction en bourse de la société. Le rachat des parts de Psion est aussi de nature à modifier profondément les rapports de force au sein de Symbian. Si l'opération se déroule comme prévu, Nokia contrôlera 63,3% du capital de l'éditeur, contre 32,2% actuellement. Les autres actionnaires de Symbian ont toutefois la possibilité de faire jouer leur droit de préemption à la hauteur de leur participation actuelle. Ericsson et Sony Ericsson (respectivement 17,5 et 1,5% du capital), Panasonic (7,9%), Samsung (5%) et Siemens (4,8%) ont quelques mois pour faire connaître leur décision. Mais tous devront faire jouer leur droit de préemption, s'ils souhaitent empêcher Nokia de devenir majoritaire au sein de Symbian. De sérieuses discussions devraient donc avoir lieu dans les mois à venir, notamment entre Ericsson et Nokia, les deux membres les plus actifs autour du système d'exploitation. Ericsson a en effet développé sa propre interface graphique UIQ au-dessus de Symbian OS, tandis que Nokia appuie ses plates-formes de références Séries 60 et Series 90 sur le système d'exploitation. Les deux constructeurs licencient ensuite leurs créations aux autres fabricants de terminaux mondiaux. Dans un marché de plus en plus compétitif, le contrôle du système d'exploitation est un élément clé de différentiation des terminaux. A l'heure où Microsoft montre les dents et tente d'appliquer ses bonnes vieilles recettes de standardisation des terminaux, Symbian reste une arme clé pour les grands de la téléphonie mobile afin de maintenir le contrôle de leur destinée. Sous peine d'être réduit au rang de Dell de la téléphonie mobile et d'abandonner une large partie de leur valeur ajoutée au profit de Microsoft.
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