Etes-vous pour ou contre un système d'évaluation des compétences informatiques pour les non informaticiens? Ceux qui ont des réflexions à ce sujet sont invitées à s'exprimer sur le site de son initiateur l'association Top Dev. Chrystel Coassin, président de TopDev a ouvert le débat hier, au cours d'une conférence donnée au ministère de la recherche avec des représentants du Cigref, du Syntec, de la Commission des titres de l'ingénieur (Cti) et des écoles d'ingénieurs. Il a présenté son projet, la création d'un outil baptisé IS Able qui a pour ambition de servir de « Toefl » de l'informatique, du nom du célèbre questionnaire d'anglais qui permet d'estimer son niveau de langue. Son objet serait de mesurer la capacité d'un ingénieur généraliste à appréhender les problématiques des outils des systèmes d'information et à intégrer des équipes projet où ils seront en interface avec des experts techniques. Il a été pensé en priorité pour des jeunes diplômés afin de mettre en avant leurs compétences. Mais « il intéresse également des entreprises pour accroître le savoir-faire de leurs salariés », explique Chrystel Coassin. Dans cette optique, ce dernier et ses partenaires ont défini quatre axes de connaissances qui pourraient être évalués avec IS Able: la culture des outils informatiques présents sur le marché, la capacité à avoir un rôle de maîtrise d'ouvrage pour le développement d'outils, la connaissance du fonctionnement d'une base de données, la conscience des possibilités permises par l'algorithmique et la programmation. Ces axes ne sont pas figés. Top Dev prévoit de les enrichir ou de les modifier grâce aux réactions que ce projet va susciter, celles de ses promoteurs et de ses détracteurs. Les premiers, comme par exemple l'un des professeurs de l'Insa Rouen présent à la conférence, voient dans ce dispositif un outil de reconnaissance et de promotion pour les ingénieurs dans l'entreprise. "Il est intéressant qu'un salarié ait les moyens de s'auto-évaluer de manière indépendante pour connaître son niveau, par exemple si il souhaite devenir chef de projet", souligne aussi Frederic Lau, chargé de mission au Cigref. Claude Durand, directeur stratégie et innovation au sein de la SSII Osiatis salue de son côté l'idée d'un outil qui valide la bonne appréhension du rôle de la maîtrise d'ouvrage. Il n'y voit pas une aide au recrutement, mais plutôt à la gestion de compétences, « à condition d'avoir des référentiels métiers communs et transverses à la profession", note-t-il. Il précise à ce sujet qu'il serait d'ailleurs question de créer un référentiel commun entre le Syntec et le Cigref, pour commencer. Les détracteurs d'IS Able quant à eux sont sceptiques sur la pertinence d'un simple questionnaire pour évaluer les compétences informatique. Ils insistent aussi sur la nécessité de se mettre d'abord d'accord sur un langage commun entre les informaticiens et les opérationnels pour le bâtir puisque le but et de faciliter les échanges entre ces populations. Des représentants d'écoles ont aussi rappelé qu'il était difficile de savoir où commence et où s'arrête les connaissances des systèmes d'information ? Autrement dit comment bien délimiter le périmètre du test. Ce à quoi Chrystel Coassin répond qu'il possède toute l'expérience nécessaire pour répondre à cette question... IS Able ne verra pas le jour avant 2007. En attendant, ce projet a le mérite de fédérer les acteurs de la formation et de l'accueil de compétences informatiques. Peu d'outils existent s sur le marché français pour leur évaluation. Le distributeur Apsit vient de s'y lancer. Il commercialise la plate-forme de tests de l'américain IKM TechChek destinée à mesurer les compétences d'informaticiens sur des domaines techniques pointus.
Gestion des compétences: un Toefl de l'informatique? Prononcez-vous
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