Avril - Apple : l'envers du décor

« Inside Apple » d'Adam Lashinsky (*) aux éditions Dunod est l'évènement éditorial du début d'année. D'autres livres concernent Apple, mais pour la 1ère fois un journaliste a cherché, derrière la réussite maintes fois commentée et chiffrée, l'envers du décor.

Que nous apprend Adam Lashinsky ? Qu'Apple fonctionne à l'inverse des autres. Les exemples abondent.

Le recrutement sinueux où le candidat ne sait pas pour quel poste on le rencontre, il le découvrira parfois après des semaines d'intégration. « Malgré les multiples entretiens éprouvants auxquels ils ont survécu, de nombreux salariés sont engagés pour des postes factices, des fonctions qui ne leur sont jamais clairement explicitées avant leur arrivée. »

Le climat fermé. Chez Apple, nul n'a le droit de parler à l'extérieur sous peine de sanctions. La cantine est payante, c'est l'inverse de chez Google, l'ambiance est tendue chez Apple plus décontractée chez Google (même si au final dans chacune d'elle on travaille come des brutes).

La pression interne est particulièrement forte. Chaque jour est un combat décisif, on ne peut se déconcentrer un instant, ce serait ralentir l'équipe. Parallèlement, on ne vient pas pour gagner beaucoup d'argent ni pour s'amuser. De plus, Apple offre peu de mobilité interne et ne favorise pas d'activité extra professionnelle. Le cimat paranoïaque ne favorise rien de tel. Résultat : « Quelqu'un qui quitte Apple, c'est comme s'il sort de prison, il ne connaît plus personne. «

Pas d'amis. Les gens d'Internet se connaissent tous dans la Silicon Valley, mais Apple vit dans son monde, ses salariés ont peur de parler à l'extérieur. « Etre renvoyé pour bavardage est une réelle inquiétude pour les salariés ».

Le secret d'abord. Apple cultive le secret à une époque où la tendance dans les affaires est à la transparence. Loin d'être autonomes, les salariés opèrent dans un spectre très étroit de responsabilités. Pour participer à une réunion interne par exemple, il faut être affranchi, par un process contraignant, c'est-à-dire autorisé à parler du sujet ou à entendre d'autres en parler.

Les employés d'Apple sont tenus de suivre les ordres et non d'émettre des opinions. Mais certains, à l'intérieur d'Apple, avouent que le culte du secret et la paranoïa internes sont aussi un jeu, une manière de les maintenir sous pression. Un petit groupe d'ingénieurs a toutefois un statut à part, des vieux compagnons de Jobs qui l'ont suivi depuis ses débuts : les DEST, distinguished engineer scientist, technologist.

Autre effet du culte du secret, l'attente à l'extérieur est très forte pour les sorties produits. Le secret tient en haleine le monde de l'IT et les consommateurs. C'est le buzz. Il évite à Apple de dépenser des fortunes en publicité !

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