Apotheker chez HP : un échec prévisible dès le départ ?

Certains observateurs de l'industrie IT ne sont pas surpris par l'éviction programmée du CEO de Hewlett-Packard, Leo Apotheker.

Le départ de Leo Apotheker, CEO de Hewlett-Packard, est attendu dans les heures qui viennent. Les spéculations ont commencé hier mercredi 21 septembre même si dès mi-septembre certains employés de HP France parlaient déjà de Leo Apotheker au passé, en indiquant qu'« avec ses 7 millions de dollars annuels pour une stratégie contestée, les erreurs accumulées et l'action au plus bas, ses jours étaient comptés. »

L'éviction imminente du PDG, moins d'un an après son arrivée à la tête de la compagnie,  ne serait pas vraiment une surprise selon certains analystes qui avaient suggéré qu'une telle option était envisageable. « Leo est probablement l'un des stratèges les plus brillants de l'industrie, mais il ne sait pas comment communiquer  », a, par exemple, déclaré Ray Wang, PDG de Constellation Research. « Pour être un leader efficace, vous devez insuffler une vision à laquelle pourra contribuer ».

Un recrutement qui a surpris


Ancien dirigeant de l'éditeur SAP, Leo Apotheker a été considéré comme une option surprenante pour remplacer l'ancien PDG Mark Hurd, l'une des figures appréciées dans la Silicon Valley. Mark Hurd a été brutalement remercié suite à la divulgation d'un scandale impliquant une ex-starlette reconvertie dans le marketing « relationnel ». Il a depuis rebondi en devenant co-président d'Oracle.

Le précédent règne de Leo Apotheker chez SAP a été marqué par une baisse des revenus issus des ventes logicielles,  de nombreuses tensions avec les clients suite à une hausse importante des prix du support et un moral des employés au plus bas. Il a finalement été évincé du poste de PDG en février 2010, moins d'un an après avoir été nommé à ce poste.

Et pourquoi un Marc Benioff chez HP ?


Le travail de Leo Apotheker  chez HP a été marqué par des réactions négatives des marchés financiers suite à une série de décisions stratégiques, comme le repositionnement de la firme comme un fournisseur de progiciels pour les entreprises. Avec comme principale conséquence la scission éventuelle de la division PC de HP, ainsi que les plans d'achat de l'éditeur Autonomy. En arrivant chez HP, Leo Apotheker a du faire face à un « grand décalage culturel [entre la culture entreprise et celle de la micro]», a précisé Ray Wang.

Ce qui aurait mieux fonctionné pour HP aurait été le rachat d'une société comme Salesforce.com et l'installation de son flamboyant et communicatif PDG, Marc Benioff, dans le comité de direction, a poursuivi Wang. « Marc aurait-il accepté la proposition ?  C'est une tout autre histoire », a-t-il dit. « Mais vous avez besoin de quelqu'un comme ça pour inspirer les employés. »


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