AMD a annoncé aujourd'hui le rachat du Canadien ATI pour 5,4 Md$. Avec cette acquisition, AMD se donne les moyens d'aller concurrencer son rival sur l'ensemble du marché des puces pour ordinateurs. Il étend aussi sa présence à d'autres domaines comme celui des terminaux mobiles et de la TVHD. Entre les deux géants des processeurs, la guerre risque de devenir totale.
AMD n'entend vraisemblablement pas se satisfaire d'avoir fait plier un genou à Intel. Le numéro deux mondial des processeurs a annoncé aujourd'hui l'acquisition d'ATI Technologies, l'un des principaux fabricants mondiaux de composants graphiques et de chipsets, un achat qui devrait lui permettre de concurrencer Intel aussi bien sur le marché des processeurs que sur celui des plates-formes. En couplant ses processeurs au chipset et aux composants graphique d'ATI, AMD va pouvoir établir des plates-formes de références complètes, à la manière de Centrino, ViiV ou vPro chez Intel mais aussi garantir à ses clients finaux entreprises une stabilité de plate-forme et d'images similaire à celle que peut offrir son grand rival. Le rachat d'ATI devrait aussi permettre à AMD de s'attaquer plus efficacement à de nouveaux marchés comme celui des terminaux mobiles, un secteur où ATI a récemment fait une percée avec sa ligne Imageon, retenue notamment par Motorola, Nokia et Siemens. Le rachat d'ATI ne se fait pas à vil prix. AMD va devoir débourser près de 5,4 Md$, dont 4,2 Md$ en numéraire, pour mettre la main sur le fabricant canadien et il va pour cela s'endetter de près de 2,5 Md$. Mais l'acquisition permet à AMD de changer de dimension. Ensemble, les deux sociétés emploient près de 15000 salariés et elles ont réalisé un CA de 7,3 Md$ au cours des quatre derniers trimestres. Sauf accident elles devraient approcher les 8,5 Md$ sur l'ensemble de l'année 2006. AMD devrait rester, certes, environ quatre fois plus petit qu'Intel, mais l'acquisition d'ATI va lui donner les moyens de porter le fer sur l'ensemble de l'offre de son concurrent (processeurs, chipsets, puces graphiques, puces multimédias pour terminaux nomades et TVHD...). La fusion devrait de plus permettre à AMD de mutualiser ses moyens de production et notamment ses nouvelles fonderies pour produire à la fois ses processeurs et les composants d'ATI, de quoi doper un peu plus ses marges à l'heure où Intel intensifie la guerre des prix Si l'acquisition se déroule comme prévu (la clôture de l'opération est prévue pour le 4e trimestre), le nouvel AMD devrait être en ordre de bataille au début 2007 avec un ensemble de plates-formes à même de concurrencer Intel. Un bon timing, puisque les ventes de PC pourrait redécoller en 2007 avec la montée en puissance des ventes de Windows Vista et le lancement en fin d'année de sa version serveur. Autant dire que l'opération ne devrait pas ravir Intel, qui a déjà connu deux ans difficiles avec la seule concurrence d'AMD sur le marché des processeurs.
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