Le président et CEO de Western Digital, Steven Milligan, est bien décidé à en découdre avec Toshiba sur le plan juridique pour faire valoir, d'après lui, ses droits sur la filialisation et la vente de son activité mémoire. (crédit : D.R.)
La volonté de Toshiba de créer une entreprise séparée comprenant uniquement son activité mémoire en vue d'une vente, Toshiba Memory, indispose Western Digital qui a crée une joint-venture semi-conducteurs avec le japonais.
Le feuilleton de la vente de l'activité mémoire de Toshiba commence à tourner au vinaigre. Depuis le début de l'année, les prétendants au rachat de cette entité - qui comprend en particulier la poule aux oeufs d'or constituée du business de la NAND flash - se bousculent au portillon comme SK Hynix, Silver Lake/Broadcom, Foxconn et plus récemment Apple qui s'allierait pour l'occasion avec ce dernier. Une cession que Western Digital, propriétaire depuis 2015 pour 19 milliards de dollars de SanDisk un partenaire de Toshiba associé dans une joint venture, voit maintenant d'un mauvais oeil.
Toshiba a grand besoin d'argent frais pour faire face à ses difficultés financières suite à la faillite de sa filiale américaine Westinghouse Electric, spécialisée dans la construction et la maintenance de centrales nucléaires. Or, si Western Digital était également prêt à mettre la main à la poche pour racheter à Toshiba l'ensemble de son activité mémoire, le prix demandé par ce dernier - compris entre 18 et 28 milliards - pourrait bien être largement au-dessus de ses moyens. Rappelons qu'en janvier dernier, Toshiba était apparemment prêt à céder à l'américain pour un montant compris entre 1,7 et 2,6 milliards de dollars 20% du capital de son activité semiconducteurs. Ce dernier a sans doute changer son fusil d'épaule en venant aujourd'hui parasiter la cession de l'activité mémoire de Toshiba.
Pas de violation d'accord de joint-venture pour Toshiba
« La tentative de Toshiba de faire de son activité mémoire une entreprise séparée filialisée [Toshiba Memory] et de la vendre est explicitement interdite sans l'accord de SanDisk », a déclaré Steve Milligan, CEO de Western Digital dans un communiqué, citant des accords de joint venture que SanDisk a noué avec Toshiba. L'affaire a été portée devant la Chambre internationale de commerce devant laquelle Western Digital a assigné Toshiba. « Nous croyons fermement que nous fournissons à Toshiba la solution optimale pour relever ses défis [...] Tous les autres efforts pour parvenir à une résolution à ce jour ayant échoué ».
La réponse du berger à la bergère n'a pas traîné : « Il n'y a aucun fait constituant une violation des accords de joint-venture et nous croyons que Western Digital n'a pas le moindre motif d'interférer avec le processus », a sèchement répondu dans un email un porte-parole de Toshiba à notre confrère d'IDG News Service, ajoutant que l'entreprise n'a reçu aucune notification d'un processus d'arbitrage et ne peut pas faire de commentaire. Ambiance, ambiance...
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