Western Digital et ses associés pourraient racheter l'activité mémoire de Toshiba pour 18 Md$. Crédit photo : D.R.
Malgré l'action en justice menée par Western Digital pour empêcher Toshiba de revendre son activité mémoire à un consortium d'investisseurs, le groupe japonais aurait maintenant décidé de privilégier l'entreprise américaine et ses associés pour reprendre cet actif.
D'après le quotidien Nikkei, le japonais Toshiba favoriserait désormais ses discussions avec l'américain Western Digital en vue de lui céder son activité de concepteur de puces mémoire. La décision aurait été prise par le groupe après que les négociations entamées avec un précédent candidat au rachat, un consortium nippo-américain, ont été bloquées.
Toshiba est pressé de céder son activité de production de mémoire flash afin de couvrir les pertes entraînées par la dépréciation de plusieurs milliards de dollars de son activité nucléaire aux Etats-Unis. En juin dernier, l'entreprise était entrée en discussions privilégiés avec un groupe d'investisseurs constitué du japonais Innovation Network Corporation, de la Banque de développement du Japon, du fonds américain Bain Capital et du fabricant de composants coréen SK Hynix.
Western Digital à la manoeuvre
Mais Western Digital, propriétaire depuis 2015 de SanDisk, un partenaire associé à Toshiba dans une coentreprise, a vu d'un mauvais oeil cette possible revente, lui qui lorgnait aussi sur les actifs du groupe nippon dans la mémoire. L'américain avait alors lancé une procédure judiciaire arguant que « la tentative de Toshiba de faire de son activité mémoire une entreprise séparée filialisée [Toshiba Memory] et de la vendre est explicitement interdite sans l'accord de SanDisk » La manoeuvre a refroidi les ardeurs de la Banque de développement du Japon qui a demandé à Toshiba de régler le conflit avant d'aller plus en avant vers une transaction.
Désormais, Western Digital proposerait près de 18 Md$ (16,1 Md€) pour reprendre l'activité mémoire de Toshiba, en formant une alliance avec le fonds d'investissement américain KKR & Co et les deux fonds gouvernementaux japonais qui faisaient déjà partie du consortium précité. Sans citer de sources, le quotidien Nikkei indique que Satochi Tsunakawa, le CEO de Toshiba, serait désireux de faire aboutir les discussions avec Western Digital et ses associés. Dans un premier temps, l'américain disposerait d'une participation de 20%.
Une vente rapide sous peine de ne plus être côté à Tokyo
Toshiba souhaite finaliser la vente de son activité mémoire avant la fin de l'année afin de ne pas publier de situation financière nette négative pour le second exercice consécutif. Dans le cas contraire, le groupe risquerait de ne plus faire partie de la liste des sociétés cotées à la bourse de Tokyo.
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