Confrontées à la volonté des clients de tirer les prix vers le bas, une partie des sociétés de services informatiques françaises a décidé de miser sur l'offshore. Le mouvement ne date pas d'hier et l'on voit encore des acteurs renforcer leur présence dans des pays à bas coût ou commencer à s'y implanter. Mais il peut également se faire dans le sens inverse comme le montre l'exemple de Venedim. La société veut mettre le « made in France » au coeur de sa stratégie. En janvier, elle a rapatrié en France l'équivalent de 20% des prestations qu'elle réalise au Maghreb et en Asie en créant un centre de services. Il est doté d'un effectif de 21 personnes qui devrait passer à entre 80 et 100 collaborateur à terme. « Venedim recourt à l'offshore depuis trois ans pour délivrer une partie de ses prestations, à savoir les plus récurrentes et à très faible valeur ajoutée, liées à ses activités dans l'infrastructure et les réseaux, détail Franck Pingot, le Directeur Associé de la société de services. D'ici un an, nous avons l'ambition de rapatrier 80% des volumes de prestations que nous réalisons à l'étranger. Si nous pouvons atteindre les 100%, nous le ferons. »
Les coûts cachés de l'offshore
Si Venedim fait aujourd'hui ce choix, c'est qu'il a trouvé dans l'offshore plus d'inconvénients que d'avantages. La promesse de coûts bas semble en effet s'être envolée à cause de certaines spécificités des pays dans lesquels la société avait créé des points de présence. En premier lieu, la volatilité des salariés : « Il est très fréquent que nous investissions sur un collaborateur, le formions, et qu'il parte quelques jours après chez un concurrent qui lui offre un salaire un peu plus important. Nous nous retrouvons dans une situation d'investissement permanent sans véritable retour sur investissement», explique Franck Pingot. Venedim a également été confronté à un coût d'encadrement important de ses salariés hors de France. « Le temps n'a pas la même valeur. De fait, tenir un délai fixé s'avère difficile. Nous somme donc obligés de surstaffer le management de nos équipes pour arriver à sortir la quantité et la qualité de travail demandées dans les délais », poursuit Franck Pingot. Vient enfin la problématique des salaires. Beaucoup de sociétés occidentales s'étant implantées dans les pays à bas coût, elles ont accru la demande en main-d'oeuvre avec pour effet de multiplier les salaires parfois par deux en cinq ans. « Nous n'en sommes pas encore au niveau des salaires en France mais cette hausse contribue à rendre moins avantageux le recours à l'offshore », juge Franck Pingot.
« Nous produirons aux mêmes coûts en France qu'à l'étranger »
Désireux de faire connaître sa stratégie « Made In France », Venedim ne s'attend pas pour autant à ce que cet argument, même en vogue, suffise pour continuer de séduire ses clients grands comptes très à cheval sur les prix. « Nos tarifs vont rester sensiblement identiques », tranche le dirigeant. Pour tenir cette équation économique, l'entreprise compte d'une part sur la suppression des coûts cachés de l'offshore. En outre, elle a amélioré la productivité de ses équipes françaises, notamment en construisant des gammes de services très industrialisées. La société est consciente que sa taille (30 M€ de CA prévus en 2013) ainsi que son positionnement sur des marché de niche facilitent le retour de ses prestations offshorisés en France. Il est en effet plus dur pour des sociétés de grande taille qui ont conçu des structures importantes à l'étranger de faire machine arrière.
Venedim commence à abandonner l'offshore
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