« Small » n'est pas toujours beautiful, les TPE (1 à 19 salariés) présentent de graves déficiences en matière d'informatisation. Un eldorado potentiel pour les revendeurs ? Sauf que le secteur est très mal connu.
Tout le monde en parle, mais Ciel a choisi d'étudier de près l'informatisation des TPE. Avec l'aide d'Ipsos pour l'aspect quantitatif, l'éditeur publie la première édition de l' « Observatoire de l'informatisation des petites entreprises ». Un échantillon de 820 TPE et les outils de l'Institut de sondage lui permettent de projeter des conclusions pour l'ensemble de la France. Sur un total de 2,6 millions d'entreprises recensées dans l'hexagone, 1,37 sont des TPE, c'est-à-dire des entreprises comptant de 1 à 19 salariés. Première donnée, 13% d'entre elles restent réfractaire à toute informatisation. Pas l'ombre d'un PC dans 170 000 petites entreprises ! Il s'agit essentiellement des TPE de 1 à 9 salariés (elles sont 1,5 million) et 14% d'entre elles ne sont pas du tout informatisées. Le segment au dessus, celui des 10 à 19 salariés (127 000 entreprise) compte 2% de réfractaires. Deuxième point noir, 40% des TPE ne possèdent pas de logiciel de comptabilité. « Nous devons travailler pour que dès le départ, dès la création de l'entreprise, elles s'équipent de logiciels de gestion, concède Antoine Henry, le P-dg de Ciel. Actuellement les TPE semblent procéder en deux étapes, d'abord le PC et ensuite le logiciel de compta ». Moins de 10% des petites entreprises ont d'ailleurs acheté un logiciel depuis moins d'un an et, dans 72% des cas, il s'agit d'un premier équipement logiciel. En dehors de cet équipement de base, l'Observatoire Ciel s'est intéressé aux relations de la TPE avec l'extérieur : experts comptables, Urssaf, impôts, donc à la question de la dématérialisation. Sur ce volet, les chiffres mettent le doigt sur des manques encore plus flagrants. 35% des TPE échangent avec leur expert comptable par informatique (disquette, CD, mails), 31% par fax et 66% par papier. Avec les impôts, 49% des TPE effectuent leurs déclarations de TVA par elle même et 44% le délèguent à leur comptable. Des déclarations faites à 65% sur le vieux format papier et à 35% par le réseau. Les mêmes proportions se retrouvent pour les déclarations sociales, 70% des formulaires Ducs se font par papier, 48% des Dads (déclaration annuelle des salaires) également. La dématérialisation progresse peu. En fait une seule mesure semble décisive, c'est l'imposition par l'administration elle même de la télédéclaration. Mais dans ce cas, paradoxalement, les entreprises se plaignent d'être obligées de faire une deuxième saisie dans leur informatique pour garder une trace ! Visiblement les éditeurs devront travailler non seulement pour prospecter les TPE mais aussi pour inciter les administrations à réaliser des procédures plus simples et à pallier le manque d'information. D'autres sources que Ciel, réunies lors du lancement du passeport Numérique il y a deux ans, notaient également des failles dans l'équipement des TPE en logiciels de gestion commerciale : gestion de fichiers, de création de mailings et de prospection, essentiels pourtant à leur développement. Les éditeurs et leurs partenaires revendeurs savent au moins qu'ils ont un champ de prospection intéressant, même s'il est composé d'entreprises très dispersées et mal informées.
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