L'offensive allemande sur le cloud se poursuit avec l'arrivée prochaine de la plate-forme Terra Cloud sur le marché français.
Depuis la disparition de Maxdata en 2008, Terra Computer, du groupe Wortmann à Hüllhorst près de Hannovre, est le dernier grand constructeur allemand de PC et de serveurs. Fujitsu, qui a repris les installations de Fujitsu-Siemens à Augsbourg, boxe dans une autre catégorie avec une très forte présence à l'international en Amérique du Nord et en Asie. Martin Klein, responsable de Terra cloud chez Terra Computer, nous a détaillé les différents points de sa plate-forme destinée à ses revendeurs comme aux PME avec des offres IaaS et SaaS mais aussi d'hébergements plus classiques avec des serveurs Terra Computer ou provenant d'autres constructeurs. Pour la partie cloud, on retrouve du stockage et de la sauvegarde en ligne - la brique de base qui séduit le plus les PME désirant s'initier au cloud - et des machines virtuelles vierges ou préconfigurées. L'offre SaaS propose sans surprise les services Exchange Mail, Sharepoint, Office ou encore Lync pour commencer. Pour la sécurité, on retrouve des packages anti-spam et anti-virus dans les options firewall.
Siegbert Wortmann PDG de Wortmann AG, et Ben Gayer, directeur de Terra Computer France
A la différence de beaucoup de ses concurrents privilégiant l'Open Source avec Openstack ou Cloudstack, la plate-forme de Terra Computer repose sur les solutions de Microsoft, Cloud OS qui regroupe Windows Server et System Center 2012 R2 pour proposer Windows Azure en mode IaaS. D'autre hébergeurs comme OVH en France ont également fait le choix de Microsoft Cloud OS pour accompagner les clients utilisant déjà les solutions de l'éditeur de Redmond. Martin Klein justifie très facilement le choix de la technologie Microsoft. "Nous avons testé toutes les solutions sur le marché : VMware, Openstack, Cloudstack et Microsoft. Et ce dernier correspondait bien à nos besoins grâce à une intégration aboutie et une très bonne évolutivité. Supérieur à celle de VMware en tout cas".
Un datacenter en propre à Hüllhorst
Pour lancer son offre cloud, Terra Computer a choisi de construire son propre datacenter tiers 3 à Hüllhorst (2 liens 10 gigabit sur deux plaques télécom), et, ce, sur fonds propres (5 millions d'euros d'investissement) sans faire appel aux banques. Une décision stratégique pour le groupe comme nous l'a expliqué Ben Gayer, directeur de Terra Computer France. Avec un chiffre d'affaires de 550 millions d'euros en 2013 - une très bonne année selon le dirigeant - la société, qui regroupe 550 salariés environ dont une vingtaine à Strasbourg pour la filiale française, peut se permettre de lancer un investissement de ce genre d'autant qu'avec son autre filiale Terra Solar, la firme allemande a installé 25 000 mètres carrés de panneaux solaires sur les toits de ses bâtiments pour produire l'énergie nécessaire au bon fonctionnement de son datacenter.
Aujourd'hui comme un seul pod (2400 unités avec 64 racks pour Terra Cloud justement) est installé (contre 12 au maximum à termes dans cette première tranche), la production photovoltaïque est plus importante que les besoins actuels (130%), le supplément est donc revendu. Depuis la décision de l'abandon de la filière nucléaire, l'électricité est d'ailleurs moins chère en Allemagne pour les industries électro-intensives, 42 euros le mégawatt contre 52 en France. Et, ce, grâce a des exonérations fiscales visant à encourager le développement des énergies alternatives. Mais pour assurer la continuité de service de son datacenter, Terra Computer a également une cuve de fuel capable d'alimenter les groupes électrogènes de son usine à cloud pendant au moins cinq jour.
Comme Cloudwatt en France dans le datacenter d'Orange à Val de Reuil, Terra Cloud n'occupe pour l'instant qu'un seul pod à Hüllhorst.
Pour les tarifs, Terra Cloud est aujourd'hui destiné aux revendeurs et partenaires. Les premiers prix annoncés en Allemagne sont provisoires nous a confié le directeur commercial de Terra Computer France, Salah Rebani. Le vrai lancement de l'offre Terra Cloud ne commencera qu'à la rentrée en France et les prix seront adaptés au marché. "La France et l'Allemagne ne sont guère différents en terme de besoins même si des spécificités subsistent, voilà pourquoi nous pensons que notre offre cloud trouvera un bon écho auprès de nos partenaires et des PME".
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