De gauche à droite : Franck Mazin, le président de Sodifrance, et Yoann Hébert, son homologue chez Netapsys.
Spécialisée dans la modernisation des patrimoines IT, la SSII Sodifrance projette de racheter son homologue Netapsys pour ses fortes compétences dans la digitalisation des usages. Jusqu'à nouvel ordre, les deux sociétés resteront des entités propres, tout en développant des synergies entre elles.
Les choses sont allées très vite. Après une première rencontre entre leurs dirigeants respectifs au mois de mars dernier, les SSII Sodifrance et Netapsys ont officialisé leur projet de rachat de la seconde par la première le 15 septembre. Pour l'heure, l'opération est soumise aux consultations des instances représentatives du personnel des deux entreprises. Elle donnerait d'emblée naissance à un ensemble de 95 M€ de chiffre d'affaires qui anticipe déjà d'en réaliser 110 M€ en 2016.
De nombreux points de complémentarité
Créée en 1986 à Rennes, le groupe Sodifrance dispose de 870 collaborateur et a dégagé 68,4 M€ de revenus en 2014. A l'aube des années 2000, cette société familiale s'est spécialisée dans la migration des gros patrimoines IT vieillissants vers de nouvelles technologies. Outre la modernisation des systèmes d'information, elle propose également des prestations de conseil, de développement et de maintenance.
Beaucoup plus jeune que son acquéreur, le parisien Netapsys a été fondé en 2004. Avec ses 27 M€ de chiffre d'affaires et ses 430 collaborateurs (dont 350 en France), il affiche également une taille plus modeste. En outre, à la différence de Sodifrance, la SSII est née à l'ère de l'Internet. Elle se spécialise dans la transformation digitale des entreprises avec une expertise forte dans les domaines de l'ingénierie logicielle, de l'e-commerce, de la mobilité, du collaboratif, de la GED, du Web, des CMS et du data management.
« La grande complémentarité de nos métiers fait partie des premiers constats qui ont été faits lors des différentes réunions qui ont mené au projet de rapprochement, indique Yoann Hébert, le président de Netapsys. Nos deux entreprises partagent aussi une expertise technique forte et une capacité à conduire des projets de grande envergure au forfait. »
Adresser des problématiques très modernes en considérant l'existant
Pour Sodifrance, le rachat de Netapsys est l'occasion de rentrer de plein pied sur le marché de la digitalisation des usages dont elle n'est pas un acteur majeur. En effet, la SSII est encore une nouvelle venue dans ce secteur. Elle a commencé à véritablement le cibler en 2014 avec la création de sa filière Solutions Digitales.
Forte d'une croissance de 20 à 25% par an depuis sa création, Netapsys aurait certainement pu poursuivre son chemin seule. « Mais l'entreprise a dans ses gènes la volonté de croître encore plus rapidement », explique Yoann Hébert. Or, son entrée dans le groupe Sodifrance va notamment lui permettre de proposer ses services aux clients de son acquéreur, et inversement, qui sont rarement déjà dans son portefeuille.
Schématiquement, Sodifrance cible les ETI et les grands comptes, notamment dans le secteur de la banque et de l'assurance. Netapsys, de son côté, adresse aussi bien des start-up que des PME et des grandes entreprises, en bonne partie dans les secteurs du retail, de l'édition et des médias. En outre, celle-ci dispose d'une forte présence auprès des acteurs du secteur public qui représentent entre 40 et 50% de son chiffre d'affaires. « Les synergies que nous allons faire jouer dans le cadre de notre rapprochement vont consister principalement à travailler de concert avec les ETI et les grandes entreprises », indique Yoann Hébert.
Pas de regroupement d'agences prévu dans le projet
Le choix de Netapsys de lier son destin à celui de Sodifrance a été d'autant plus aisé que les actionnaires de la SSII vont entrer au capital du groupe rennais. De fait, Yoann Hebert, le co-fondateur de Netapsys est appelé à prendre « des responsabilités de premier plan au sein du nouveau groupe. » Il agira aux côté de Franck Mazin, le président de Sodifrance.
D'un point de vue opérationnel, il est prévu que les équipes de Netapsys conservent une large autonomie. « A court terme, au moins, les entreprises resteront des entités juridiques propres, chacune conservant son nom et ses métiers », assure Yoann Hebert. De fait, malgré les nombreux doublons géographiques qui existent dans les réseaux d'agences des deux sociétés, il n'est pas prévu d'en fusionner car chacune possède son expertise technique. Née dans l'Ouest, Sodifrance est naturellement bien implantée dans la région (Nantes, Brest, Angers, La Rochelle, le Mans, Niort) et dispose également de points de présence à Paris, Orléans, Strasbourg, Toulouse et Aix-en-Provence. Sur les 7 agences dont dispose Netapsys, il n'y a que celle de Lille qui n'ait pas d'équivalente dans le réseau de Sodifrance dans l'Hexagone.
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