Snowflake préparerait une IPO

En octobre dernier, Frank Slootman, CEO de Snowflake, avait expliqué pourquoi l'éditeur de San Mateo ne voyait alors aucune urgence d'entrer en bourse si ce n'est de permettre aux employés détenant des actions de pouvoir les convertir en liquidités. (Crédit : Snowflake)

En octobre dernier, Frank Slootman, CEO de Snowflake, avait expliqué pourquoi l'éditeur de San Mateo ne voyait alors aucune urgence d'entrer en bourse si ce n'est de permettre aux employés détenant des actions de pouvoir les convertir en liquidités. (Crédit : Snowflake)

Après plusieurs levées de fonds importantes, dont la dernière de 479 M$ avec Salesforce en février 2020, l'éditeur californien Slowflake vient de transmettre un dossier d'introduction en bourse à la SEC, sans l'ébruiter. La popularité de son datawarehouse natif cloud ne faiblit pas.

Depuis que Frank Slootman a succédé il y a un an à Bob Muglia comme CEO Snowflake, la question de l'entrée en bourse lui était posée de façon récurrente. Il est vrai qu'en 8 ans d'existence, l'éditeur basé à San Mateo, fondé par deux ingénieurs français, est devenu la référence du datawarehouse cloud natif, gagnant chaque mois davantage d'utilisateurs pour atteindre 4000 clients début juin. Il semble que l'IPO (initial public offering) soit maintenant sur les rails. La société californienne aurait déposé son dossier auprès de la SEC de façon confidentielle, selon une information de Bloomberg qui la tient d'une personne proche du dossier. Valorisée 12,4 milliards de dollars en février dernier, Snowflake viserait une valorisation située entre 15 et 20 milliards de dollars avec son introduction en bourse, rapporte pour sa part le Financial Times.

L'éditeur a été fondé en 2012 par Benoit Dageville et Thierry Cruanes, deux ingénieurs informatiques issus des rangs d'Oracle, particulièrement expérimentés en bases de données. Ils ont su développer la technologie de base de données analytique qui répondait exactement aux attentes des entreprises en exploitant pleinement les capacités de mise à l'échelle du cloud. La réponse du marché fut immédiate et virale avec une multiplication rapide des partenariats. Le datawarehouse d'origine a aujourd'hui pris ses aises dans une plateforme cloud complète, hébergée sur AWS, Azure ou Google, qui englobe aussi data lake et outils de data science, notamment, et promeut un écosystème d'échange de données. Parmi les investisseurs de Snowflake figure l'éditeur pionnier du SaaS, Salesforce. Les deux sociétés viennent tout juste de renforcer leurs liens par l'intégration de leurs plateformes.

Un chiffre d'affaires qui approche le milliard de dollars

Lors de la levée de fonds de février, Frank Slootman avait indiqué que le chiffre d'affaires annuel de Snowflake approchait le milliard de dollars, que la croissance avait dépassé les 170% sur un an et que la trésorerie était presque positive. En octobre 2019, à l'occasion d'un point presse sur la conférence utilisateurs à Londres, le CEO avait été interrogé sur sa feuille de route vers l'IPO. A l'époque, il avait expliqué, sans détours, que rien ne pressait car Snowflake n'avait pas besoin de lever des fonds (ce qu'il a néanmoins fait en février dernier en série G avec Salesforce). Le dirigeant avait évoqué la possibilité d'une cotation directe qui n'implique pas l'émission d'actions nouvelles et ne conduit donc pas à lever de l'argent. Enfin, il avait rappelé qu'une IPO permettait aussi aux actionnaires d'une société - dont ses collaborateurs - d'obtenir des liquidités. Il n'y avait pas de pression du côté des investisseurs, en revanche, les collaborateurs de la première heure auraient apprécié de monétiser les parts dont ils disposaient. Une pression qui ne pouvait que croître avec le temps.

En avril, Frank Slootman avait envisagé un report des projets d'IPO à l'année suivante en raison de l'incertitude liée à la pandémie de coronavirus et aux élections présidentielles américaines. Mais il semble finalement que le marché ne réponde pas si mal pour les acteurs qui ont le vent en poupe. On peut en juger par les performances boursières de l'éditeur de vidéoconférence Zoom, par exemple, dont l'action a fortement grimpé depuis mars dernier.

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