Sigfox en quête d'un repreneur

Les nuages se sont accumulés au-dessus de Sigfox au point de se placer en redressement judiciaire pour trouver un repreneur. (Crédit Photo: Sigfox)

Les nuages se sont accumulés au-dessus de Sigfox au point de se placer en redressement judiciaire pour trouver un repreneur. (Crédit Photo: Sigfox)

Les pépites de la French Tech ne deviennent pas toutes des licornes et elles peuvent trébucher. C'est ce qui vient d'arriver à Sigfox. L'entreprise basée à Labège dans la banlieue de Toulouse a annoncé hier son placement en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Toulouse. Ce dernier a accordé une période d'observation de 6 mois pour identifier « de nouveaux acquéreurs ayant la capacité d'oeuvrer pour le développement à long-terme de Sigfox et de proposer un maintien des emplois », précise un communiqué.

Pour mémoire, Sigfox a été fondé en 2009 par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet avec pour ambition d'être un opérateur et développer un réseau basse consommation pour l'IoT baptisé 0G. Il s'appuie sur la technologie radio UNB (Ultra Narrow Band) fonctionnant sur des bandes de fréquences sans licences. Sigfox connait plusieurs succès de déploiement notamment aux Etats-Unis, mais la société est confrontée à une forte concurrence notamment de la technologie LoraWan (portée par une alliance d'opérateurs) ou le standard NB-IoT en pleine phase de déploiement. Face aux évolutions du marché, Sigfox a changé sa stratégie en se réorientant vers le cloud et la gestion des données. Ludovic Le Moan justifiait cette approche en septembre 2020, « l'infrastructure a toujours été un moyen pour collecter les données, la valeur de l'infrastructure n'est pas la même que celle du cloud, à l'instar des réseaux IP et des plateformes qui reposent dessus telles que Google, Amazon pour ne citer qu'elles ». Un nouveau virage vers les services IoT qui se fera sans le patron fondateur, remplacé en février 2021 par Jérémy Prince.

Covid, pénurie de puces, concurrence, le trio infernal Dans son communiqué, Sigfox évoque plusieurs facteurs pour expliquer son placement en redressement judiciaire. En premier lieu la crise sanitaire, avec le Covid-19, plusieurs projets ont été mis à l'arrêt ou décalés. Puis vient en second lieu, la pénurie de puces qui frappe le monde entier et freine le développement des réseaux IoT. Enfin, Sigfox constate « l'adoption moins rapide que prévue de sa technologie ». Un point relevé par le cabinet IoT Analytics dans son rapport sur l'état de l'IoT en 2021. Sigfox se situe en 4ème position sur le marché du LPWA dominé par le NB-IoT, le LTE-M et LoraWAN. Si on regarde la croissance annuelle des connexions, l'ensemble des technologies a vu une chute d'adoption entre le 1er semestre 2020 et celui de 2021. Pour Sigfox, le ralentissement a été particulièrement fort en passant de 55% à 19%.  



Sur le marché LPWA, Sigfox a vu son adoption fortement ralentir sur un an. (Crédit Photo: IoT Analytics)

Ce mauvais alignement des planètes a eu pour conséquence de « lourdement peser sur la situation financière de l'entreprise et en particulier son niveau d'endettement », précise la société toulousaine. Elle cherche donc un repreneur pour sauver 350 emplois basés à Toulouse, Paris et dans des bureaux à l'étranger. Reste à savoir quel serait le profil d'un potentiel repreneur, un opérateur, un hyperscaler (Amazon a développé sa propre plateforme IoT avec Sidewalk), un intégrateur ? Affaire à suivre...



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