SAP : croissance à deux chiffres des ventes de licences en Europe où le cloud reste en retrait

Franck Cohen, président de SAP pour la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique)

Franck Cohen, président de SAP pour la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique)

Au 3ème trimestre, SAP a réalisé de meilleurs résultats en Europe qu'aux Etats-Unis où les clients se convertissent plus vite aux licences cloud. Mais le marché européen adopte moins vite la base en mémoire HANA. En France, SAP a signé un très gros contrat de co-développement avec le transporteur maritime CMA CGM.



Aux Etats-Unis, SAP constate vraiment une bascule de ses clients sur le cloud. Celle-ci s'est naturellement traduite sur son 3ème trimestre fiscal par une baisse de ses ventes de licences sur site (cf Trimestriels SAP). En revanche, sur le marché européen où l'avancée vers le cloud est moins rapide, notamment en France, les ventes de licences classiques ont maintenu une progression à deux chiffres, avec une hausse de 15%, a indiqué hier Franck Cohen, président de SAP EMEA. La zone qu'il préside regroupe l'Europe (hors le marché allemand), le Moyen-Orient et l'Afrique, qui se développe principalement sur l'Afrique du Sud.

Ce sont surtout pour les applications périphériques à l'ERP, comme la gestion des ressources humaines, le CRM ou la gestion des achats en ligne, que les entreprises optent pour des versions SaaS (software as a service), a souligné hier Franck Cohen lors d'un point presse à Paris. En EMEA, les contrats signés par SAP sur ses solutions cloud a ainsi augmenté de 29% par rapport au 3ème trimestre 2012. « Sur l'ERP, il n'y a pas le même engouement », confirme-t-il en ajoutant que, sur ce terrain, c'est de toutes façons le cloud privé qui a la faveur des grandes entreprises, ces dernières n'étant pas concernées par les solutions « mutualisables ».

Le plus gros contrat à date avec CMA CGM

La croissance s'est révélée assez homogène sur les marchés européens pour SAP entre début juillet et fin septembre, quoique plus marquée en Turquie et sur la partie MEA. « En France, les résultats sont en phase avec le reste de l'Europe », a précisé Franck Cohen. Le chiffre d'affaires total en EMEA s'établit à 1,257 milliard d'euros (+10%) pour le trimestre, hors l'Allemagne (*). « Nous progressons parce que nous gagnons des parts de marché », assure le président de SAP EMEA. Le Sud de l'Europe s'est en outre rattrapé, avec  un rétablissement en Espagne où l'éditeur a signé avec l'enseigne de prêt à porter féminin Mango, par exemple, au Portugal et même, en Grèce.

En France, enfin, le trimestre a été marqué par un très important contrat cadre incluant du co-développement. Il a été conclu avec CMA CGM, 3ème armateur mondial pour le transport maritime en conteneurs (11,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012) dont le siège social est à Marseille. Il s'agit du plus gros contrat remporté à ce jour pour la filiale. Le co-développement réalisé en commun portera sur la réalisation d'une solution très pointue dans le monde du transport maritime, que SAP pourra ultérieurement vendre à d'autres clients. Le groupe CMA CGM qui utilisait jusqu'à présent une solution interne va passer entièrement sur SAP (**). L'application verticale co-développée s'appuiera évidemment sur la base de données en mémoire HANA mise au point par l'éditeur allemand et désormais incontournable sur toutes ses nouvelles offres.

En France, ArcelorMittal passe sur HANA

Au troisième trimestre, la plateforme HANA a enregistré une croissance de 60% sur le chiffre d'affaires qu'elle a généré en Europe, à comparer à la croissance de 79% réalisée au niveau mondial (+90% à taux de change constant). En France, elle se limite à 21%. En EMEA, les transactions réalisées sur HANA sont plus petites qu'aux Etats-Unis et en Asie, explique-t-il aussi. Néanmoins, d'ores et déjà, deux tiers des nouveaux clients choisissent HANA comme plateforme. « Ce qui nous manque encore, ce sont les grandes dossiers », reconnaît le dirigeant. Au niveau mondial, 450 clients exploitent cette technologie. Mais les clients français se montrent encore prudents, il y a toujours un retard d'adoption sur les nouveautés, remarque Franck Cohen.

« Nous avons tout de même signé sur le trimestre un contrat majeur avec ArcelorMittal, client de SAP depuis 1983, et qui passe sa Business Suite sur HANA. Au trimestre précédent, c'est Ericsson qui avait sauté le pas. Autres grands clients en Europe, le pétrolier Shell et le distributeur spécialisé Kingfisher (l'intégration ayant été réalisée par TCS pour ce dernier).

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