Marc Benioff, fondateur de Salesforce. Au vu de ses résultats trimestriels, l'éditeur de solutions CRM n'envisage pas de réaliser d'opérations de croissance externe pour le moment. (Crédit Photo : Salesforce)
L'éditeur de solutions de gestion de la relation client Salesforce enregistre un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 24% tandis que ses bénéfices nets chutent de 94%. La société admet par ailleurs souhaiter ralentir sur les recrutements et les opérations de croissance externe.
Résultats en demi-teinte pour Salesforce à l'occasion de son premier trimestre 2022. L'éditeur de solutions CRM dévoile un chiffre d'affaires en augmentation de 24% sur un an à 7,41 Md$, mais une chute de son bénéfice net de 94%. Il est ainsi passé de 469 M$ au premier trimestre 2021 à 28 M$ au Q1 2022.
Les solutions Sales Cloud, Service Cloud et Commerce Cloud ont respectivement généré 1,63 Md$, 1,76 Md$ et 1,1 Md$ de revenus pour le géant du CRM. La solution Data Cloud, qui intègre l'outil Tableau et la plateforme Mulesoft, lui en a rapporté 955 M$. Enfin, les ventes de Salesforce Platform, dont le service de messagerie Slack fait partie depuis 2020, ont atteint les 1,42 Md$, dont 344 M$ générés par Slack seul. Pour rappel, Salesforce a racheté Slack en 2020 pour la somme de 27,7 Md$. Une acquisition qui s'avère fructueuse à l'heure où les entreprises du monde entier cherchent à faciliter les formes de travail hybride et à distance.
« Nos clients se demandent comment réussir cette mutation vers des modes de travail flexible puisque tous les employés ne reviennent pas forcément au bureau cinq jours par semaine », a expliqué Bret Taylor, co-PDG de Salesforce, aux analystes, à la suite de l'annonce des résultats.
Un objectif de chiffre d'affaires revu à la baisse
Parallèlement, Salesforce a revu à la baisse ses projections pour l'année à venir, notamment en raison de la volatilité des taux de change. L'éditeur vise désormais 31,7 Md$ de facturations au lieu des 31,8 Md$ originellement prévus.
Une mauvaise nouvelle qui s'accompagne du fait que la valeur des actions des entreprises technologiques a été durement touchée ces derniers mois, et Salesforce ne fait pas exception. Le cours de son titre a chuté de près de 50% depuis le début de l'année. Il est, néanmoins, remonté de 8% après la publication des résultats trimestriels de l'éditeur. « Jusqu'à présent, nous ne voyons pas de réel impact de cette baisse des actions », a déclaré le fondateur de Salesforce, Marc Benioff, aux analystes. « La demande est très forte, et si vous regardez les 23 dernières années, nous avons prouvé notre résilience. »
Salesforce ralentit sur les fusions acquisitions
Par ailleurs, en réponse à une question posée par un analyste sur les objectifs de recrutement de Salesforce, sa directrice financière, Amy Weaver, explique que l'éditeur continuera à embaucher mais à un « rythme beaucoup plus mesuré ».
Marc Benioff et Amy Weaver ont par ailleurs tous deux révélé qu'ils souhaitaient intégrer plus de « discipline » au sein de l'entreprise « à mesure que l'exercice financier va avancer ». Cette rigueur s'applique notamment à la stratégie de croissance externe de Salesforce. En effet, en début d'année Bret Taylor déclarait « n'avoir aucun projet d'acquisition à court terme » après le rachat de Troops.ai en mai dernier.
« Pour le moment, nous ne souhaitons pas réaliser d'acquisition de grande envergure. Evidemment, nous sommes opportunistes, comme toutes les entreprises technologiques stratégiques, et je ne dis jamais jamais. Ce n'est toutefois pas dans nos plans à court et moyen terme », conclut Amy Weaver.
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