Châssis 1U pour le boîtier des serveurs EdgePod animés par un puce x86 ou ARM. (Crédit : Rapid.Space)
Pour accompagner les déploiements de vRAN en Asie et répondre aux besoins de souveraineté en Europe avec des applications cloudless, Rapid.Space commercialise une gamme de serveurs edge reposant sur des puces x86 ou ARM.
Bien connu pour ses activités dans Nexedi (ERP) et son engagement dans le monde open source, Jean-Paul Smets a également lancé en 2020 Rapid.Space, un équipementier spécialisé dans la fourniture de solutions vRAN et edge. Pour cause de réglementation, le lancement de la 5G privée patine en France malgré des expérimentations - plus ou moins réussies - un peu partout dans l'hexagone (le vélodrome de Saint-Quentin avec Nokia ou l'usine d'ArcelorMittal à Dunkerque avec Ericsson). Mais la vraie valeur ajoutée de Rapid.Space réside dans son approche vRAN (Virtual Radio Access Network) de la 5G, avec une plateforme logiciel exploitant l'initiative SimpleRAN avec le concours d'Amarisoft, pour animer son offre Open Radio Station (ORS).
Grâce à l'approche vRAN, où les fonctions de mise en réseau sont décorrélées du matériel sur lequel il fonctionne, tout comme les plans de contrôle et de données sont également séparés dans le cadre de la virtualisation, il n'est plus nécessaire d'utiliser des ASIC propriétaires pour déployer des RAN, hier chasse gardée des acteurs historiques des télécoms (Ericsson, Huawei, Nokia, Samsung et ZTE). L'écosystème radio a considérablement évolué avec des fournisseurs vRAN comme Asocs, Airspan, Altiostar, Casa Systems, Cisco, Ericsson, Intel, Qualcomm, Nokia, Paralell Wireless, Radisys, Samsung Networks ou encore VMware, sans oublier Amarisoft. Grand absent de cette liste, Huawei qui a décidé de ne pas s'engager dans le vRAN ou l'Open RAN (Open Radio Access Networks promu par le gouvernement américain) pour des questions « de sécurité, de standardisation et de performances ». Exploiter des composants informatiques bon marché pilotés par des logiciels sophistiqués afin de remplacer les puces dédiées et les modems radio propriétaires dans les stations de base a complètement chamboulé le marché des télécoms. Et Rapid.Space compte bien profiter de cette nouvelle donne pour percer sur le marché de la 5G et de l'edge avec ses solutions EdgePod.
Serveurs avec cartes radio Amarisoft ou Olimex
Le fournisseur français annonce donc des serveurs dédiés avec radio baptisés EdgePod, reposant sur trois bases matériels pour répondre à différents besoins : vRAN 5G en Asie d'un côté, et workspace et SaaS (ERP par exemple) en local de l'autre. Si les trois boitiers exploitent le même châssis au format 1U (28cm), le premier accueille une puce chinoise Hygon, qui reprend sous licence AMD le design du processeur Ryzen de première génération. Disponible immédiatement, ce boitier vendu 450€ HT avec un abonnement mensuel de 40€, est capable d'assurer un déploiement vRAN 5G avec une carte PCI Amarisoft ou de faire tourner un ERP en mode cloudless. Plus performant, le second boitier EdgePod est cette fois animé par un processeur AMD Ryzen avec plus de coeurs, mais soumis aux restrictions du département d'État américain. Jean-Paul Smet nous assure que "c'est l'équivalent en edge d'un VPS Rapide.Space à 20 coeurs Intel". Enfin, le dernier modèle repose sur une puce NXP (ARM) - et des cartes Olimex -, c'est donc l'équipement le moins puissant pour "les marchés européens qui veulent consommer moins d'énergie tout en restant adapté à des applications industrielles ou qui consomment peu de CPU". Le dirigeant précise : "les applications orientées sur les entrées/sorties comme le webmeeting, l'email, certains espaces collaboratifs". Précisons que ces deux modèles sont attendus un peu plus tard dans l'année (en avril ou mai 2023).
Précisons que Rapid.Space assure le bon fonctionnement de ses trois plateformes, avec son système de gestion SlapOS, reposant sur une base Debbian et un package logiciel spécialement compilé pour chaque architecture cible. Parmi les premiers clients EdgePod en Europe, Jean-Paum Smets cite Netfame, qui va proposer une suite bureautique distribuée en mode edge baptisée WorkEdge, pour toutes les entreprises et les organisations qui désirent proposer un espace de travail collaboratif sécurisé. Le dirigeant compte bien convaincre d'autres éditeurs de solutions SaaS désirant ajouter une offre edge à leur catalogue.
Suivez-nous