Nous avons continué à prendre certaines mesures pour réduire les coûts, notamment en limitant les recrutements externes, en réorganisant le personnel et en prenant d'autres mesures pour aligner nos investissements sur les priorités stratégiques et clients, a expliqué Dell dans son dernier rapport annuel. (crédit : Dell)
Dans son dernier rapport annuel, Dell indique que sa masse salariale était de 120 000 employés au 2 février 2024. Si l'on tient compte de la précédente vague officielle de licenciements de 6 650 postes l'an passé, une dernière de plus de 6 350 postes a depuis été effectuée.
Il y a des annonces que l'on ne souhaite pas toujours clamer sur tous les toits. Alors que l'an passé le co-COO de Dell Jeff Clarcke avait pris la plume pour expliquer dans un memo à 6 550 employés qu'ils allaient perdre leur poste, le groupe a été plus discret sur ses réductions de postes. Il fallait en effet décortiquer le dernier rapport annuel de l'entreprise pour apprendre que ses effectifs au 2 février 2024 étaient désormais d'environ 120 000 personnes. Un sacré écart comparé aux 133 000 du 3 février 2023 qui ne tenaient cependant pas encore compte de la précédente vague de licenciements. Un rapide calcul permet ainsi de se rendre compte que Dell a de nouveau fait le ménage dans ses effectifs en supprimant un peu plus de 6 300 postes.
"Tout au long de l'exercice [fiscal, ndlr] 2024, nous avons continué à prendre certaines mesures pour réduire les coûts, notamment en limitant les recrutements externes, en réorganisant le personnel et en prenant d'autres mesures pour aligner nos investissements sur les priorités stratégiques et clients que nous avons annoncé. Ces mesures ont entraîné une réduction de nos effectifs globaux", a expliqué le groupe. Ces départs font suite à une demande plus faible pour l'activité PC depuis près de deux ans : sur le dernier trimestre fiscal 2024, les revenus de l'entreprise ont dévissé de 11 % pour s'établir à 25 milliards de dollars avec notamment la chute des ventes PC grand public et professionnels ayant respectivement reculer de 40 % et 17 %. "Il y a principalement deux points à considérer ici", a déclaré Pareekh Jain, CEO de EIIRTrend & Pareekh Consulting. "Premièrement, les résultats financiers de Dell reflètent un ralentissement de la demande de PC, ce qui l'a conduit à ajuster sa structure de coûts. Pendant la pandémie, de nombreuses entreprises ont gonflé leurs structures de coûts en prévision d'une croissance et d'une demande qui ne se sont pas matérialisées. Deuxièmement, alors que nous assistons à des licenciements importants dans la Silicon Valley et dans les entreprises informatiques du monde entier, la plupart d'entre elles continuent d'enregistrer de bons résultats, contrairement à Dell". En d'autres termes, il ne s'agit peut-être pas seulement d'une réaction aux résultats actuels ou aux préoccupations économiques, mais d'une préparation à l'impact de l'IA générative à l'avenir, explique notre confrère CIO.
La dégradation commerciale avec VMware, une source d'inquiétude
Pour l'année en cours (exercice fiscal 2025), Dell prévoit une amélioration de l'environnement de la demande et une capacité à dégager une croissance nette pour l'ensemble de l'exercice. "Nous prévoyons une croissance du chiffre d'affaires net de l'activité ISG, grâce à nos serveurs optimisés pour l'IA, à l'amélioration de la demande pour nos serveurs traditionnels et à une reprise de la demande pour nos offres de stockage. Nous prévoyons une croissance du chiffre d'affaires net de l'activité CSG pour l'ensemble de l'exercice, en partie grâce au cycle de rafraîchissement des PC anticipé dans la dernière partie de l'exercice 2025", fait savoir le texan. Mais d'ajouter : "nous nous attendons à une réduction continue des revenus nets de nos autres activités en raison du changement de la structure de nos autres activités en raison de la modification de notre relation commerciale avec VMware". Au cas où cette dernière venait à trop se détériorer, nul doute que Dell ne devrait pas hésiter trop longtemps avant de se servir - comme bien d'autres si ce n'est tous les acteurs du secteur - de la masse salariale comme variable d'ajustement.
Cet ajustement de main-d'oeuvre s'inscrit dans une vague plus large de licenciements dans l'IT. Sur l'année écoulée, 168 entreprises de ce secteur ont supprimé plus de 42 300 postes. Des licenciements importants ont notamment eu lieu dans des entreprises de premier plan comme Cisco, Google et Microsoft.
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