HPE prépare la supression de 3 000 postes

Antonion Neri, CEO de HPE a annoncé un plan social prévoyant la réduction de 5% des effectifs dans les 12 à 18 prochains mois. (Crédit Photo: S.L)

Antonion Neri, CEO de HPE a annoncé un plan social prévoyant la réduction de 5% des effectifs dans les 12 à 18 prochains mois. (Crédit Photo: S.L)

Baisse des marges sur les serveurs, rejet du rachat de Juniper Networks par le Département de la justice et hausse des tarifs douaniers : HPE a été chahuté en bourse après la présentation de ses résultats trimestriels. Le fournisseur a annoncé un plan social touchant jusqu'à 3 000 postes, soit 5% de ses effectifs.

A la fermeture de la bourse de New York, l'action de HPE a dévissé de près de 20%. Le marché a ainsi montré son inquiétude sur les résultats financiers et les annonces du fournisseur américain. Le CEO Antonio Neri a en effet indiqué lors d'une conférence téléphonique que le groupe allait supprimer environ 3 000 postes soit 5 % de ses effectifs au cours des 12 à 18 prochains mois. Au 31 octobre 2024, la société comprenait 61 000 employés dans le monde. Ce plan fait partie d'un programme de réduction de coûts de 350 M$ au cours des deux prochaines années dont 20% doivent se concrétiser cette année

Le dirigeant a expliqué aux analystes que les licenciements et les départs naturels prévus permettront de « mieux aligner » la structure des coûts de l'entreprise sur la « composition des activités » et la stratégie « à long terme. » Il a ajouté que « ces décisions ne sont pas faciles à prendre, car elles affectent directement la vie des membres de notre équipe. » Aucune indication n'a été fournie sur la nature des postes touchés, ni sur les zones géographiques impactées.

Une pression sur les marges des serveurs

Plusieurs raisons expliquent ce plan social. Tout d'abord, les résultats financiers du 1er trimestre 2025 semblent solides de prime abord avec des revenus de 7,1 Md$ en hausse de 16 % d'une année sur l'autre et un bénéfice de 598 M$ contre 387 M$ au 1er trimestre 2024. Mais la marge sur les serveurs notamment IA a baissé en passant de 11,4% à 8,1%, signe d'une tension sur le marché.

Antonio Neri a constaté un inventaire plus élevé que la normale sur ce marché, en raison d'une transition plus rapide vers les accélérateurs Blackwell de Nvidia. Il y a donc eu une « concurrence agressive sur les prix » et une politique de remise importante pour écouler les stocks. Le dirigeant explique que des mesures correctives ont été mises en place, mais il s'attend « à une pression continue au cours du prochain ou des deux prochain trimestres. » A noter que le constructeur a présenté récemment la dernière génération des serveurs Proliant Gen12 Xeon avec du refroidissement liquide.

Hausses des droits de douane maîtrisées et procès sur le rachat de Juniper

Le CEO a aussi évoqué l'impact des hausses des tarifs douaniers imposées par Donald Trump au Mexique, au Canada et à la Chine. Elles « créent une incertitude » qui affecte principalement les activités de HPE dans le domaine des serveurs. « Nous travaillons sur des plans visant à atténuer ces impacts par le biais de mesures relatives à la chaîne d'approvisionnement et à la tarification », explique Antonio Neri. Ces initiatives devraient fournir leur plein effet « au cours du second semestre de cette année », glisse-t-il.

Le second semestre 2025 sera aussi marqué par le procès concernant le rejet de la part du DoJ du rachat de Juniper Networks. La date a été fixée au 9 juillet et la direction de HPE se veut confiante, « nous pensons que notre dossier est très solide et nous prévoyons de conclure cette transaction au cours du second semestre 2025 ». Dans son argumentaire, le Département de la justice estime que l'opération « éliminerait la concurrence entre les entreprises, augmenterait les prix, réduirait l'innovation et diminuerait le choix pour un grand nombre d'entreprises et d'institutions américaines. »



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