La SSDI créée en 1984 cherche son salut dans sa reprise à la barre du tribunal de commerce. Lâchée par ses banques et la SFAC, elle n'aura finalement pas réussi à digérer les difficultés qu'elle a rencontrées en 2006 et 2007 suite à un rachat d'entreprise mal géré.
Computerland est en fâcheuse posture. Le 12 avril, la SSDI a déposé le bilan au tribunal de commerce de Nanterre (92). Ce dernier l'a placée dans la foulée en liquidation judiciaire sans même accepter la mise en oeuvre d'un plan de continuation. « Il semble que les tribunaux de commerce aient désormais pour instruction de ne plus mettre une société en redressement judiciaire, si cette solution risque de créer un nouveau passif », explique Paul-Louis Cordier, le directeur général de Computerland. Pour ce dernier, la meilleure issue à la procédure dans laquelle l'entreprise se trouve serait désormais de trouver un repreneur pour son fonds de commerce. Une perspective que le dirigeant pense possible si au moins l'un des contacts avancés qu'il a pris avec quatre repreneurs potentiels se concrétise.
A en croire, le directeur général, la descente aux enfers de la société s'est produite en deux temps, le premier s'étant déroulé en 2008. Comme bon nombre de revendeurs IT, l'entreprise voit cette année-là ses encours baisser à la SFAC. Heureusement, les dispositifs gouvernementaux que sont CAP puis CAP+ sont venus pallier cette défaillance de l'assurance crédit et ont alors permis à Computerland de reprendre un fonctionnement normal. Las, pour la société, ces deux dispositifs ont pris fin en décembre 2010. « A compter du début 2011, nous avons donc de nouveau pâti d'une baisse d'encours que nous avons réussi à gérer jusqu'au mois de novembre. Mais c'est à ce moment-là que nos banques nous ont retiré leur concours en ne nous laissant plus que quelques semaines pour leur rembourser toutes nos lignes de crédit », relate Paul-Louis Cordier. Menant à ce moment-là des négociations avec un fonds d'investissement pour réinjecter des liquidités dans Computerland, Paul-Louis Cordier obtient alors un délai des banques jusqu'en mars en faisant valoir la présence future de ce partenaire aux côtés de Computerland. Malheureusement, le fonds d'investissement n'ira finalement pas jusqu'au bout de sa démarche, rendu craintif par un marché de la distribution et des services informatiques devenu plus risqué.
Un rachat qui tourne mal
« Suite à cette défection, nous ne pouvions plus que déposer le bilan », regrette Paul-Louis Cordier. L'entreprise a, certes, pâti de la frilosité des établissements financiers et des investisseurs. Mais elle a elle-même commis des erreurs qui expliquent qu'elle fut par la suite davantage dépendante d'un soutien extérieur. En 2006 et 2007, Computerland a en effet enregistré de fortes pertes (950 K€ sur deux ans) liées au rachat « mal géré » de la société lyonnaise Codifor en 2003. Arrivé dans la société en 2008, Paul-Louis Cordier s'est alors attelé à sa restructuration, faisant passer son effectif de 60 personnes à 35 aujourd'hui. « En 2009 et 2010, nous sommes parvenus à dégager un résultat d'exploitation positif et un résultat net à l'équilibre. En 2011, nous étions également positifs en exploitation mais dans le rouge au niveau du bénéfice net à cause des coûts de notre restructuration », détaille le dirigeant. Pour lui, ces difficultés auraient pu être dépassées si les problèmes d'encours fournisseurs et de désolidarisation des banques n'étaient pas intervenus.
Mais désormais, les difficultés sont bien là. Computerland reste donc suspendu à son sauvetage par un repreneur. Débarrassée de son passif, l'entreprise devient peut-être un parti plus intéressant. D'autant que la SSDI dispose d'une autre filiale spécialisée dans la location évolutive. Celle-ci coule des jours beaucoup plus paisibles et n'est pas concernée actuellement par sa mise en liquidation judiciaire. De quoi attirer un peu plus un repreneur dans le cadre d'un rachat global.
Suivez-nous