Safra Catz, la CEO d'Oracle, a déclaré que l’activité IaaS devrait connaître une croissance de 25 à 29 % d'une année sur l'autre.
Chez Oracle, le SaaS et le PaaS sont désormais portés au firmament, mais en terme de résultats, son activité cloud reste loin d'AWS.
Les résultats financiers du troisième trimestre communiqués mercredi par Oracle prouvent encore une fois que l'avenir de l'entreprise se trouve dans le cloud. La croissance massive de ses activités SaaS et PaaS est annonciatrice de nouveaux revenus à mesure que les clients d'Oracle s'éloignent de leurs datacenters. Entre décembre 2016 et février 2017, le chiffre d'affaires cumulé des activités SaaS et PaaS d'Oracle a atteint peu plus de 1 milliard de dollars, en nette hausse, comparé aux 583 millions de dollars de la même période l'année précédente. L'activité d'Infrastructure-as-a-Service (IaaS) a rapporté quant à elle 178 millions de dollars au cours de cette même période, ce qui porte le chiffre d'affaires global du fournisseur à près de 1,2 milliard de dollars pour le trimestre.
L'IaaS permet aux clients de louer de la puissance de calcul brute pour faire tourner leurs propres applications. Les offres PaaS d'Oracle sont adaptées à des tâches spécifiques et incluent des produits du genre Exadata Database Cloud Service, IT Analytics Cloud, Business Intelligence Cloud ou encore Internet of Things Cloud. Au total, les offres cloud d'Oracle représentent 13 % de son chiffre d'affaires trimestriel global, lequel a atteint 9,2 milliards de dollars, contre 9 milliards de dollars le même trimestre de l'an dernier. Le bénéfice total d'Oracle sur le trimestre se monte à environ 2,2 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 2,1 milliards de dollars environ l'an dernier.
De plus en plus de clients sur le cloud Oracle
Ce qui ressort essentiellement des résultats financiers présentés mercredi par le géant de la technologie, ce sont les fortes attentes de croissance dans les services d'infrastructure cloud. Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers, Safra Catz, la CEO d'Oracle, a déclaré que l'activité IaaS devrait connaître une croissance de 25 à 29 % d'une année sur l'autre, sans tenir compte de l'impact négatif attendu des taux de change. « Ces prévisions sont basées sur l'intérêt grandissant de nos clients PaaS pour nos produits IaaS », a déclaré la CEO. Si cette promesse de croissance vient à se confirmer, les revenus d'Oracle, qui ont augmenté régulièrement, mais pas de façon impressionnante au cours de la dernière année, pourraient monter en flèche.
Ce surcroit d'intérêt des clients se justifie peut-être aussi en partie par l'offre d'infrastructure Bare Metal Cloud (serveurs dédiés) d'Oracle présentée l'an dernier à San Francisco pendant la conférence OpenWorld. Cette offre permet aux clients d'acheter des ressources de calcul haute performance dans les datacenters d'Oracle. Le service Bare Metal Cloud est un élément essentiel de la stratégie d'Oracle pour concurrencer les plus grands acteurs de l'industrie du cloud que sont Amazon Web Services, Microsoft, IBM et Google Cloud Platform. Dans le communiqué de presse relatif aux résultats financiers diffusé mercredi, le président et CTO d'Oracle, Larry Ellison, a même spécifiquement cité AWS. « Notre IaaS de seconde génération est à la fois plus rapide et moins coûteux qu'Amazon Web Services. Et désormais, nos plus gros clients peuvent exécuter leurs plus importantes et leurs plus exigeantes charges de travail de base de données Oracle dans le cloud d'Oracle - ce qu'ils ne peuvent absolument pas faire dans le cloud d'Amazon », a-t-il déclaré.
AWS a toujours une longueur d'avance
Il est difficile de comparer le coût net des services Oracle Bare Metal Cloud et AWS, car les machines virtuelles ou physiques sur lesquelles s'appuient les deux fournisseurs ne sont pas comparables. Cependant, Oracle ne peut nier la réalité : le dernier rapport sur les bénéfices d'Amazon Web Service montre que son chiffre d'affaires trimestriel a atteint plus de 3,5 milliards de dollars, en hausse de 47 % d'une année sur l'autre. Certes la comparaison n'est pas totalement pertinente, si l'on met côte à côte la forte activité cloud SaaS d'Oracle et le manque de produits concurrents chez Amazon dans le secteur de l'ERP, du HCM et du CRM. Mais il met en évidence l'un des principaux problèmes de l'offre IaaS d'Oracle : son arrivée tardive sur le marché. Même l'offre Oracle Compute Cloud de première génération n'est disponible que depuis 2015, alors que AWS a lancé Elastic Compute Cloud (EC2) en 2006.
L'autre problème de l'offre Bare Metal Cloud est sa portée géographique limitée. À l'heure actuelle, celle-ci n'est disponible que dans une seule région, le sud-ouest des États-Unis. Mais Oracle a promis une expansion supplémentaire (et de plus en plus rapide) de son empreinte physique. Actuellement, le cloud d'AWS est disponible dans 16 régions, celui d'Azure dans 34, et celui de Google dans 6 et tous ces fournisseurs ont des projets d'expansion géographique qui seront mis en oeuvre cette année. (Cette comparaison n'est pas parfaite non plus, puisque l'offre IaaS de première génération d'Oracle est disponible dans d'autres régions et que des concurrents comme Azure ne fonctionnent pas exactement comme Oracle qui propose trois domaines de disponibilité par région) La zone géographique est néanmoins importante pour réduire la latence des applications pour les clients qui se trouvent hors des États-Unis. De plus, elle répond mieux aux exigences de conformité en matière de résidence des données pour les clients d'autres pays (GDPR et autres). Larry Ellison, le CTO d'Oracle a déclaré qu'il s'attendait à une croissance plus importante du cloud au cours des cinq prochaines années, étant donné que les clients de la base de données procèderont de moins en moins à des déploiements locaux.
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