Avec ses 54 milliards de transistors, la puce A100 fournit plus d'une opération Peta par seconde selon Nvidia. (Crédit Nvidia)
Profitant du boom des systèmes d'IA générative, Nvidia a annoncé un premier trimestre 2024 record pour sa division datacenter à 4,3 Md$, et un résultat en forte baisse pour l'activité GPU grand public. Alors que les puces du fabricant sont largement utilisées pour entraîner des modèles d'IA, il s'attend à ce que la forte demande se poursuive pour équiper les serveurs et table sur une progression de ses revenus de 4 Md$ au prochain trimestre. Des perspectives bien supérieures aux attentes du marché.
Dans un contexte de pertes économiques massives et de suppressions d'emplois chez divers géants de la technologie, Jen-Hsun Huang, CEO de Nvidia, n'a jamais perdu son optimisme. Et à juste titre semblerait-il, puisque pour le compte du premier trimestre de l'année fiscale 2024, la branche datacenter du fournisseur a généré 4,3 Md$ de revenus, une progression de 13 % en glissement annuel et de 18 % par rapport au trimestre précédent. Cela a notamment permis de compenser la baisse importante des revenus de la division jeux de l'entreprise, qui a vu ses revenus chuter de 38 % par rapport à 2023. Toutefois, tout n'est pas rose puisque le chiffre d'affaires global de Nvidia a chuté de 13 %, à 7,1 Md$, sur la même période.
Les revenus record du groupe datacenter sont notamment dus au succès à l'accélérateur A100, très utilisé pour l'IA, qui se vend à environ 10 000 $ la puce. Il s'agit du matériel de référence pour la majorité des systèmes qui entraînent des modèles d'IA LLM (large langage model), et ces superordinateurs utilisent des milliers de puces. À titre d'exemple, le modèle construit par Microsoft pour OpenAI est équipé de 10 000 GPU Nvidia. Ainsi, le fabricant qui jusqu'à présent tirait la majorité de ses revenus du gaming, les tire désormais des entreprises.
Le chiffre d'affaires des centres de données de Nvidia dépasse celui résultant de l'activité gaming. (crédit : Nvidia)
Nvidia mise sur l'informatique quantique et l'IA
Pour autant, l'entreprise ne se repose pas sur ses lauriers et compte accélérer les ventes de son GPU H100, et étoffer son offre de services avec une plateforme de calcul déporté dédiée à l'IA, grâce à laquelle les entreprises accéderont à l'un de ses serveurs DGX.
Elle s'est également lancé dans l'informatique quantique, avec DGX Quantum, une plateforme cloud pour les développeurs qui travaillent sur les premiers systèmes quantique. Comme l'ont rapporté nos confrères de Tech Monitor, Nvidia travaille avec la société quantique britannique Orca Computing pour associer des machines quantiques et classiques dans le but d'accélérer l'apprentissage automatique.
Des perspectives positives
Contrairement aux prévisions des analystes du marché qui tablait sur 7 Md$ de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours, Nvidia prévoit d'atteindre les 11 Md$. Sans surprise, cela a fait grimper en flèche le cours de l'action.
« L'industrie informatique vit deux mutations simultanément : l'informatique accélérée et l'IA générative », estime M. Huang, CEO de Nvidia. « Un trillion de dollars d'infrastructure de centre de données mondiale installée basculera de l'informatique polyvalente vers de l'informatique accélérée, tandis que les entreprises s'efforceront d'appliquer l'IA générative à chaque produit, service et processus d'affaires », termine-t-il.
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