Micropole confirme une petite détente sur les prix pratiqués par les DSI

Mardi, au nom du Syntec Informatique, Pascal Brier, président de sa commission communication préférait parler « de petits relâchements »  plutôt que de « détente sur les prix» pratiqués par les clients des SSII et des intégrateurs. Ce jeudi, le P-dg de Micropole, Christian Poyau, présentant ses résultats annuels, confirme le diagnostic. Avec quelques expressions qu'on ne lui soupçonnait pas : « après le passage devant la DSI, si cette dernière a signé pour un projet, nous ne sommes plus obligés d'endosser un ciré pour nous rendre dans les directions achats, et prendre une rafale ».

En clair, fin 2009, les prix ont baissé en moyenne de 2%, surtout en France. Une baisse confirmée au 1er semestre 2010, mais regagnée au second semestre par une hausse tarifaire. La pression sur les prix, qui, au-delà de la baisse ou du report des projets, a handicapé tout le secteur, semble s'être estompée. Micropole pense regagner encore quelques points, le taux d'occupation remonte également, il reste à moduler un troisième critère, celui des salaires internes dans le secteur, réduite au pain sec depuis plusieurs années, et la profession retrouvera un état normal après deux années et demi de crise.

Le paysage s'adoucit donc et Micropole affiche pour son exercice 2010 une croissance de 6,8% de son chiffre d'affaires, à périmètre et change constants, de 8,8% au total, avec un chiffre d'affaires de 102,5 millions d'euros. Dans un secteur à peine  positif en 2010, Micropole reste au dessus du lot. Et surtout, la société affiche des CA  constamment positifs sur 5 ans : +13% en 2006, + 18% en 2007, +2% en 2008, + 9% en 2009 et donc + 8,8% en 2010.

Seul motif de désespoir, le cours de bourse

La rentabilité 2010 vient conforter cette trajectoire. Le résultat opérationnel courant se monte à 6,3 ME, contre 3,6 ME un an auparavant, soit 6,2% du CA, contre 3,8% en 2009. Le résultat opérationnel s'élève à 5,1 ME contre 3 ME. Enfin, le résultat net se monte à 4,2 ME, contre 2,5 ME, soit 4,1% du CA, contre 2,6%. Seul motif de désespoir, le cours de bourse, mais ceci est un autre sujet, commun à de nombreux acteurs des logiciels et services.

Sur sa lancée, Micropole se dote d'un plan de développement à trois ans. L'objectif est d'atteindre les 150 ME de CA, à la fois par croissance organique et par croissance externe. Sur le 1er volet, la société s'appuie sur ses trois activités : la BI (45%), le web IT (45%), l'ERP et la formation, sans exclure d'en développer de nouvelles. Elle tient à se distinguer en fuyant la stratégie « prix-volume » pour une approche métier plus différenciée avec des facturations  plus élevées. Quant à la croissance externe, elle se fera en France ou à l'international (22% de l'activité actuelle). Visiblement l'Allemagne est en ligne de mire. A l'international, Micropole s'est renforcée en Belgique avec l'acquisition du spécialiste SAP Oasis (4ME de CA et 14% de résultat d'exploitation). Micropole est également présente en Suisse.

Comment recruter ?

Comment recruter quand on s'appelle Micropole, entreprise certes profitable et bien positionnée, mais qui n'offre « que » 450 postes cette année, dans une profession qui recrute entre 30 et 35 000 ingénieurs ? La société avance trois éléments : « nous travaillons dans 40% des cas au forfait, donc la qualité du travail prime, les jeunes ingénieurs aiment maîtriser un projet, ne pas être déplacés ; ensuite, nous sommes profitables et différenciés par notre valeur ajoutée ; enfin, en interne, existent des possibilités d'évolution » note Thierry Létoffé, co-fondateur et directeur général délégué.

Toutefois, les nouvelles générations abordent différemment le marché et adoptent de nouvelles pratiques. « Il faut être humble sur ce sujet » souligne Christian Poyau, le P-dg de Micropole. « Toutes les sociétés du secteur tiennent peu ou prou le même discours, mais les échanges entre nos collaborateurs sont énormes. On se parle sur Facebook, Linkedin et bien d'autres réseaux sociaux. La qualité d'une entreprise se fait aussi dans ces échanges, comme sa notoriété et par conséquent sa plus ou moins grande facilité à recruter. Des sites dédiés fonctionnent même sur la réputation de nos entreprises ! »

Christian Poyau surveille donc de près le taux de cooptation. « S'il est bon c'est très positif pour notre recrutement ». La cooptation étant le meilleur moyen, et le plus sûr, pour une  entreprise de taille moyenne comme Micropole, de recruter. La société va également lancer dans quelques semaines son propre réseau social. Sinon, elle compte sur les grands classiques, comme le recrutement dans les grandes écoles.

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