Regroupées dans le collectif du numérique, les associations et fédérations professionnelles de l'informatique, de l'internet, des télécoms et des jeux vidéo ramassent les copies. Après avoir diffusé leurs livre blanc et leurs propositions, elles observent avec attention les programmes des deux finalistes, et avec déception l'absence des deux candidats sur le sujet.
Pour établir ce tableau nous nous sommes basés sur les programmes des candidats et de leur formation principale, leurs réponses au Collectif du numérique, les débats et interventions de leurs conseillers : Nicolas Princen porte-parole de campagne et conseiller depuis cinq ans pour Nicolas Sarkoz ; Alain Rousset, Aurélie Filippetti Vincent Feltesse et Fleur Pelerin pour François Hollande (*).
Les financements de l'innovation
Les deux candidats et leurs soutiens sont prolixes sur le sujet. Le sortant veut créer un small business act à la française et un autre au plan européen. Et une banque d'investissement pour l'industrie. Le challenger veut une banque d'investissement publique (et des fonds régionaux) dont les prêts seront décidés uniquement par cet organisme, sans lien avec des fonds privés. Le PS veut élargir et améliorer le Crédit impôt recherche, il souhaite lui aussi un small business act à la française et la création d'un médiateur.
Reste la question du Grand emprunt et du FSN. La droite le met évidemment à son bilan et pour continuer dans cette métaphore, à son actif. A gauche on ne dénie pas les mérites de cet effort, mais on veut en contrôler les effets. Très en verve sur la notion de contrôle, la gauche veut également assurer une arrivée rapide des crédits et interventions financières de l'Etat à leur destinataire. Elle souhaite éviter l'effet d'aubaine qu'ont pu représenter certaines aides, surtout pour les grandes entreprises, et elle dénonce la dispersion de l'effort financier de l'Etat.
Du côté de Nicolas Sarkozy, on souhaite une agence d'Etat unique et légère regroupant toutes les structures en place.
Les territoires
C'est clairement un thème de gauche. François Hollande est relayé par des campagnes massives de communication de ses élus locaux (majoritaires dans toutes les catégories de collectivités, sauf chez les maires ruraux). Il porte le thème du Très haut débit et de la couverture de tout le territoire d'ici à dix ans. L'UMP est beaucoup plus prudente. L'Etat ne pouvant tout financer, c'est donc le rôle financier des collectivités qui pose problème.
Le PS et son candidat veulent également pousser en avant une logique de péréquation des territoires, en équipement Très haut débit, et de sauvegarde des services publics dans les zones blanches. Nicolas Sarkozy parle de mutualisation.
La gauche met en valeur les clusters. A droite, on vante le plateau de Saclay, regroupement de centres universitaires, d'unités de recherche et de start-up qui comptera 70 000 personnes (dont 12 000 chercheurs et 31 000 étudiants) en 2020. En filigrane, du côté de Nicolas Sarkozy, sont critiqués le trop grand nombre de clusters et leur manque de poids à l'international.
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