Les présidentielles et le numérique (1ère partie) : ce que proposent les candidats


La régulation de l'internet

C'est le sujet qui hérisse les organisations professionnelles, Hadopi a longtemps caché les sujets industriels. Pourtant, même le candidat de gauche reste flou. La suppression de l'Hadopi, souvent avancée de ce côté de l'échiquier, serait en fait une transformation de cette Hadopi. L'UMP défend l'Hadopi et se base sur la protection du droit d'auteur qui doit trouver une solution, l'autorité judiciaire est préférée à la régulation, qui elle a les faveurs de la gauche. Cette dernière propose également un habeas corpus numérique pour protéger les internautes. Elle veut que chaque citoyen ait accès à la fiche de police le concernant et souhaite que la création ou la destruction des fichiers de police devienne de la compétence du Parlement.

Autre sujet lié, la gauche propose, mais elle n'est pas la première, des rapprochements ou des fusions entre AAI (Autorités administratives indépendantes) : Arcep, CSA,  Agence nationale des fréquences.   

Enseignement et emploi

Sujet important pour les deux camps. A droite, on vante la réforme des universités, son succès et ses effets : l'autonomie qu'il faut renforcer en créant autour des universités des centres de recherche. Le candidat Sarkozy a également un vaste programme pour l'éducation nationale. Les deux candidats veulent des filières numériques dès le lycée ou la fin du lycée (l'UMP propose deux bacs numériques).

Nicolas Sarkozy vise la création de 40 000 emplois, en intégrant le numérique dans la formation, une campagne nationale pour valoriser ces métiers. François Hollande souhaite bien identifier les filières à développer  (programmation, administrateurs réseaux, archivage, animateurs RSE).  

e-education et e-santé

Deux sujets très peu présents ! A gauche, on prépare un plan e-education en mettant au centre du projet les enseignants. A droite, le bilan est maigre, malgré les propositions des rapports Fourgous. Et le sujet de la e-santé n'a pas été lancé globalement. En dehors  de ces questions de gestion de projets, les deux sujets sont évités pendant la campagne pour ne pas froisser les professions concernés, fonctionnaires ou praticiens libéraux, tous plus sensibles les uns que les autres.

(*) Alain Rousset est responsable du pôle industriel, Aurélie Filippetti du pôle culture et numérique, Vincent Feltesse de la campagne web et Fleur Pelerin est porte-parole pour le numérique. Nicolas Princen est à la fois responsable de la campagne web, du programme numérique et porte-parole sur ces sujets.

 

 

Le grand absent ?

Les candidats ont parlé de réindustrialiser, de produire français, des jeunes, d'agriculture, de sujets comme la viande hallal, peu d'écologie (vedette de 2007 grâce à Nicolas Hulot), un soupçon de PME, et pas  de numérique. Sujet tabou ? Oubli ? Le numérique n'est pas jugé assez politique, peu rentable électoralement, difficile à expliquer à un large public. Il fait trop référence à la mondialisation et aux entrepreneurs que les candidats fuient telle la peste.  Comme si le sujet n'était pas lié aux emplois, aux territoires, à l'éducation, la santé, aux usages citoyens, à la réforme administrative, à l'innovation et tout simplement à l'avenir.

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