HP se coupe un bras (les PC) : filialisation, spin-off ou revente ?
C'est le tsunami de l'été dans le monde informatique. Tout en détaillant ses résultats trimestriels, Léo Apotheker, Pdg mondial de HP, annonce la recherche d'une « alternative stratégique » pour sa division PC. Cette bombe une fois dégoupillée, les dirigeants de HP s'efforcent d'amortir le choc. Clients et partenaires affichent une grande confiance, mais ne savent toujours pas de quoi il retourne. « Léo » veut-il vendre ses PC purement et simplement, comme l'a fait IBM en son temps (au chinois Lénovo) ? Veut-il filialiser cette activité, ou bien créer un spin off, c'est-à-dire la détacher juridiquement, mais avec les mêmes actionnaires, comme le fit ATT (opérateur télécoms) avec Lucent (équipementier télécoms) en 1996 ?
HP va vivre une étape historique. Créée en 1939, la société s'est lancée dans les PC et les imprimantes en 1984. Depuis, plusieurs changements de patron (Young, Fiorina, Hurd, Apotheker), des rachats en cascade (Compaq, EDS, 3Com, 3Par, Autonomy) et des restructurations internes ont profondément transformé l'entreprise.
Lénovo en forme, Acer en (re) chute
Entre le chinois du continent, Lénovo, et celui de Taïwan, Acer, le destin et les chiffres ont choisi leur favori. Pour son 1er trimestre fiscal, Lénovo a réalisé un CA de 5,9 milliards de dollars US en hausse de 15%. Dans le même temps, Acer réalisait (2ème trimestre fiscal) un CA de 3,5 milliards de dollars, en baisse de 32% ! Acer anticipait une baisse trimestrielle de 10%.
Les deux constructeurs invoquent la crise. Le 1er pour dire que ses bons résultats ne dureront peut être pas. Le second pour expliquer son recul. Des raisons internes jouent également. Lénovo souligne évidemment sa cohérence industrielle et marketing. Acer au contraire doit rappeler le montant de ses stocks (surtout en EMEA) et le volume des indemnités à régler à ses dirigeants, poussés vers la sortie au 1er trimestre 2010.
L'Etat français pousse le cloud public et le très haut débit
Annoncé il y a deux ans déjà, dans le cadre du grand emprunt, le cloud computing à la française devrait enfin voir le jour. L'Etat veut aider à localiser les données en France. Pour cela, il aurait signé un accord avec trois partenaires pour créer un consortium : Orange, Thalès, Dassault Systèmes. Cette information, révélée par l'Agence France Presse début août, n'a pu être précisée par les différents protagonistes pour des raisons de confidentialité.
L'Etat a également, fin juillet, annoncé l'ouverture du guichet pour le financement des projets haut débit des collectivités locales (avec une enveloppe de 900 millions d'euros). Il n'a pas fallu 48 heures à l'Avicca pour contredire cette initiative sur un point crucial : le manque de péréquation. Selon ses calculs, les collectivités situées dans les zones les moins denses seront pénalisées. L'Association avance trois arguments. Les collectivités auraient une charge par habitant trois fois supérieure que celles situées dans des zones plus denses. Celles qui voudront organiser une péréquation, sur leur propre territoire, ne seront pas aidées par l'Etat. Enfin, elles doivent s'engager sur 15 à 20 ans (dans le cadre de Schémas directeurs) alors que l'Etat, lui, ne pérennise pas son fonds d'aide (le Fonds national pour la société numérique, FNSM).
Saturn jette l'éponge, Boulanger ramasse la mise
Le rachat de Saturn France par Boulanger (en fait sa holding HTC) est effectif depuis début juillet avec la décision favorable du Conseil de la concurrence. Derrière cette reprise, c'est une grande leçon de management qui se profile. Boulanger a gagné par ses méthodes et son état d'esprit, une illustration de la qualité de gestion dans la galaxie Auchan, souvent soulignée et une fois de plus vérifiée.
Boulanger est pragmatique et discret, il a su dégager des lois d'airain, en particulier la centralisation de ses achats. Ce qui lui a donné une force de frappe suffisante pour négocier ses achats et une identité reconnaissable (prix, produits) par ses clients. A l'inverse Saturn s'est englué dans sa décentralisation. Le site de Boulanger, qui ne représente que 5% des ventes permet d'aiguiller les clients vers les magasins, Saturn n'avait même pas de site.
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