Le Royaume-Uni donne son feu vert au rachat de VMware par Broadcom

Après plusieurs mois d'enquête, l'autorité britannique de la concurrence et des marchés a donné son approbation pour le rachat de la société par Broadcom. (Crédit : VMware)

Après plusieurs mois d'enquête, l'autorité britannique de la concurrence et des marchés a donné son approbation pour le rachat de la société par Broadcom. (Crédit : VMware)

L'autorité britannique de la concurrence et des marchés approuve le rachat de VMware par Broadcom, mais des obstacles réglementaires subsistent. La décision des autorités de régulation chinoises, notamment, se fait attendre, et pour cause : la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pourrait menacer l'opération.

Alors que VMware Explore se tient en ce moment même à Las Vegas (du 21 au 24 aout), l'opération VMware connaît un nouveau rebondissement. L'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a en effet approuvé l'acquisition de la société par Broadcom pour un montant de 61 milliards de dollars, mais l'opération se heurte encore à des obstacles, notamment l'approbation des autorités chinoises. Lundi, le projet a avancé d'un pas grâce à cette décision. L'autorité britannique estime en effet que l'opération n'affecterait pas substantiellement l'innovation et ne nuirait pas à la capacité des rivaux à concurrencer l'entreprise associant composants réseau et virtualisation. Bien que Broadcom ait déclaré qu'il s'attendait à recevoir toutes les approbations réglementaires nécessaires pour conclure l'acquisition de VMware d'ici la fin du mois d'octobre, l'équipementier a reconnu qu'il travaillait encore avec certaines autorités pour obtenir leur consentement.

Dans un document déposé auprès de l'US Securities Exchange Commission lundi dernier, la société a déclaré qu'elle avait convenu avec VMware de prolonger la « date limite » pour la conclusion de l'opération. La nouvelle date n'a pas été immédiatement précisée par l'acquéreur. « Broadcom continue de travailler de manière constructive avec les autorités de régulation dans d'autres juridictions et se trouve à un stade avancé du processus visant à obtenir les dernières autorisations réglementaires requises », a déclaré l'entreprise. A noter que l'opération a été approuvée sous conditions par les autorités de réglementation de l'UE, et Broadcom a déclaré dans son dossier que « les périodes d'attente Hart-Scott-Rodino préalables à la fusion ont expiré et qu'il n'y a pas d'obstacle juridique à la conclusion de l'opération dans le cadre de la réglementation américaine sur les fusions ». En outre, l'Australie, le Brésil, le Canada, Israël, l'Afrique du Sud et Taïwan ont approuvé l'opération.

Une opération suspendue à l'approbation des autorités chinoises

Mais l'approbation des autorités de régulation chinoises, en particulier, pourrait s'avérer problématique, car le gouvernement de Pékin semble freiner les transactions impliquant des entreprises américaines. Une position liée directement au différend commercial actuel qui a vu les États-Unis interdire l'accès à certains marchés aux équipements fabriqués en Chine. Par exemple, l'acquisition de l'israélien Tower Semiconductor par Intel pour un montant de 5,4 Md$, a échoué ce mois-ci parce que les autorités de régulation chinoises n'ont pas donné leur accord à temps pour respecter le délai convenu par les deux sociétés pour la conclusion de l'opération. La Chine conserve le droit d'approuver les fusions et acquisitions d'entreprises qui génèrent des revenus à partir de filiales situées sur son territoire.

L'approbation de l'autorité britannique de la concurrence et des marchés intervient après la conclusion de la première phase de l'enquête menée par un groupe d'experts indépendant, faisant suite à une première phase de l'enquête soulevant la possibilité que les rivaux de Broadcom soient moins en mesure de lui faire concurrence, parce que l'entreprise pourrait rendre les produits de virtualisation de serveurs de VMware moins compatibles avec d'autres matériels. Elle a également exploré le problème potentiel de la nécessité pour les rivaux de Broadcom de partager des informations techniques sur les produits avec VMware afin de garantir la compatibilité.

« Aucune de ces préoccupations suffisante pour empêcher l'opération »

Toutefois, la CMA a estimé qu'aucune de ces préoccupations n'était suffisante pour empêcher la réalisation de l'opération. En ce qui concerne la compatibilité, le groupe d'experts a déclaré que l'inconvénient financier en termes de perte d'activité serait suffisant pour dissuader l'entreprise de modifier de manière préjudiciable le logiciel de VMware, et que les spécifications matérielles ne sont partagées avec VMware qu'à un stade du développement du produit où il est peu probable que les informations soient utiles à Broadcom. Le groupe d'experts a indiqué qu'il avait examiné les preuves fournies par les clients, les fournisseurs de matériel et de logiciels concurrents et plus de 250 000 documents internes de Broadcom et de VMware pour parvenir à sa décision.

« Même si le marché britannique ne représente qu'une petite partie des ventes totales d'une fusion, la CMA a pour mission d'examiner minutieusement les opérations de ce type afin de s'assurer qu'elles ne nuisent pas à la concurrence au Royaume-Uni », a déclaré Richard Feasey, président du groupe d'experts indépendants qui a mené l'enquête. Les observateurs du secteur ont exprimé leur scepticisme à l'égard du projet d'acquisition depuis son annonce en mai 2022. Outre les problèmes de concurrence examinés par les régulateurs du monde entier, les experts estiment qu'un certain conservatisme de la part de Broadcom, en ce qui concerne sa stratégie post-acquisition pour les entreprises de logiciels, pourrait nuire à la position de VMware sur le marché.



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