Le projet de fusion Adobe-Figma récolte un nouvel avis négatif

L'autorité britannique de la concurrence et des marchés réfléchit à plusieurs solutions qui permettraient de répondre aux inquiétudes suscitées par le projet de fusion. (Crédit photo : Figma)

L'autorité britannique de la concurrence et des marchés réfléchit à plusieurs solutions qui permettraient de répondre aux inquiétudes suscitées par le projet de fusion. (Crédit photo : Figma)

L'autorité britannique de la concurrence a rendu un premier avis négatif sur le projet d'acquisition de Figma par son rival Adobe. Il vient s'ajouter aux réticences déjà exprimées par l'UE et les Etats-Unis et ne semble pouvoir être revu qu'au prix de concessions du candidat acquéreur.

L'autorité britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority, CMA) s'oppose en l'état au projet de rachat de l'éditeur Figma par Adobe, au motif qu'il pourrait compromettre l'innovation. Selon l'enquête qu'elle a menée, le refus du candidat acquéreur de faire des concessions pour apaiser les inquiétudes suscitées par l'opération à 20 Md$ a permis de conclure qu'une union entre les deux entreprises supprimerait la concurrence et que Figma ne constituerait plus une menace pour les principaux produits d'Adobe, Photoshop et Illustrator. Figma, qui propose une plateforme de conception collaborative d'applications et de sites web, est considéré comme un concurrent important d'Adobe dans le domaine des logiciels de design. « Adobe et Figma sont deux des principaux fournisseurs mondiaux de logiciels destinés aux concepteurs d'applications et de sites web, et notre enquête a révélé que ce sont des concurrents frontaux », a déclaré Margot Daly, présidente du groupe indépendant chargé de l'enquête au Royaume-Uni, par voie de communiqué de presse.

Céder des activités faisant double emploi pour obtenir un accord ?

L'autorité britannique de la concurrence et des marchés réfléchit à plusieurs solutions qui permettraient de répondre aux inquiétudes suscitées par le projet de fusion. Parmi les mesures possibles, elle évoque un abandon pur et simple du projet de fusion ou l'obligation pour Adobe de vendre les parties de ses activités qui se chevauchent avec celles de Figma, en particulier dans les domaines où l'opération de rachat aurait un impact sur la relation de concurrence. L'enquête sur l'offre d'Adobe n'est pas encore terminée. Outre la CMA britannique, l'Union européenne et le Ministère américain de la Justice se penchent également sur l'acquisition de Figma par Adobe. L'Union européenne a récemment adressé à Adobe une plainte officielle invoquant le respect de la concurrence, tandis que des rapports indiquent que le Ministère américain de la Justice pourrait intenter une action devant les tribunaux pour empêcher l'opération.

La décision finale britannique attendue le 25 février

La CMA a rendu une décision préliminaire, dans laquelle elle mentionne les principaux problèmes qui doivent être résolus pour que l'opération puisse être menée à bien. Elle va maintenant demander des avis sur ces problèmes et les solutions possibles. Adobe et Figma ont jusqu'au 19 décembre pour répondre, avant que la CMA ne prenne sa décision finale le 25 février de l'année prochaine. « Le défi consistera désormais pour les parties à persuader les autorités de régulation de la concurrence qu'elles se sont trompées dans leurs évaluations provisoires », a déclaré Alex Haffner, associé en charge de la concurrence au sein du cabinet d'avocats britannique Fladgate, dans une déclaration aux médias. « Ou, plus vraisemblablement, de proposer un ensemble de mesures correctives susceptibles de répondre à leurs préoccupations ».

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