L'intérêt des entreprises pour le low code pourrait changer les habitudes dans le domaine de la programmation informatique; (Crédit photo: StockSnap/Pixabay)
En termes de popularité, Python, Java et C++ occupent toujours le trio de tête du classement Anywr des langages informatiques les plus utilisés. Mais avec l'arrivée des technologies low/no-code, ce classement pourrait évoluer rapidement, poussé par les enjeux du déficit de développeurs et de la transition écologique.
Les entreprises accorderont de plus en plus d'importance aux technologies no code pour faire face à la pénurie de développeurs et aux défis énergétiques. C'est le principal constat d'Anywr (ex Cooptalis) dans son dernier baromètre des langages informatiques les plus demandés. Pour réaliser cette enquête, la plateforme spécialisée dans le recrutement et le placement de candidats a analysé un échantillon de plus de 1 000 offres d'emplois internationales dans les métiers IT entre janvier et septembre 2022. Les résultats révèlent deux tendances. D'une part, une concentration des besoins et projets des entreprises autour de quelques langages et usages. De l'autre, un intérêt croissant des recruteurs pour des plateformes d'automatisation. Dans ce classement, il apparaît que les six langages arrivés en tête, à savoir Python, Java, C++, Javascript C et PHP représentent à eux seuls 50% des offres d'emplois analysées. Pour rappel, d'après le rapport sur l'état de l'Octoverse publié par Github chaque année, il existe 370 langages informatiques couramment utilisés dans le monde et auxquels les développeurs contribuent régulièrement. Le phénomène de concentration est donc ici particulièrement marqué.
Le classement d'Anywr montre que les trois premiers langages de programmation Python, Java et C++sont toujours au coude a coude. (Source: Anywr/Crédit image: Anywr)
Une arrivée de Rust timide mais remarquée
Toutefois, l'étude indique que malgré sa place de numéro un, Python est régulièrement pointé du doigt comme grand consommateur de ressources. De ce fait, il pourrait céder de la place à certains outsiders, notamment Rust arrivé en 22e position, considéré comme performant et moins gourmand en mémoire. De plus, la tendance aux technologies low ou no code qui autorisent le développement d'applications sans maîtrise des langages informatiques habituels risque de gagner du terrain compte-tenu du déficit croissant de développeurs. Ce phénomène pourrait chambouler ce classement dans les années à venir, prévient la plateforme de recrutement.
En attendant, Python reste le grand gagnant en termes de popularité, en dépit de sa faible vitesse et d'une consommation en mémoire élevée, Les raisons de son succès sont ses nombreuses possibilités de développement aussi bien en machine learning, IA, big data, qu'en sciences de données, jeux vidéo, robotique et cybersécurité. Une facilité en termes d'usage et d'apprentissage, des frameworks variés et une communauté très active expliquent aussi sa croissance. Dans ce tiercé, on retrouve Java en seconde position. Le langage natif d'Android est positionné dans les trois premières places depuis très longtemps. De son côté, C++ fait une belle remontée, au troisième rang du palmarès, ou il figure dans les 10 meilleurs langages informatiques depuis 1986.
Des besoins toujours forts en développement IT
Après le peloton de tête des langages polyvalents, viennent les technologies associées à des usages plus spécifiques - SQL et NoSQL pour les bases de données, HTML, CSS ou JavaScript pour l'hypertexte - et celles plus récentes et particulièrement recommandées par certains systèmes d'exploitation pour coder des applications natives, comme le Kotlin pour Android. Pour le moment, avant ces possibles changements, la poursuite de la transformation digitale des entreprises et la persistance de besoins en développement de sites web (back et front end), d'applications web et mobiles, combinée à l'accélération des projets informatiques liés à l'exploitation des données expliquent l'ordre d'apparition des langages de programmation dans ce palmarès.
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