Le chômage des informaticiens préoccupe le Syntec

Lors de ses voeux, le président de Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani a dressé un bilan des actions de formation dans l'IT Crédit: .D.R

Lors de ses voeux, le président de Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani a dressé un bilan des actions de formation dans l'IT Crédit: .D.R

Le président de Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani, a présenté ses voeux pour 2015 en livrant d'abord son point de vue sur les dangers des mesures telles que le Patriot Act pour faire face au terrorisme. Il a poursuivi son discours en insistant sur l'importance des dispositifs qui permettront de résoudre la situation de chômage qui frappe actuellement 40 000 informaticiens dans l'Hexagone.

« Le numérique est à Charlie », a lancé Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, à l'occasion des voeux de la fédération. Avant de dresser un bilan des actions lancées autour du numérique, le représentant de la chambre professionnelle  a évoqué les fusillades effectuée la semaine dernière dans la capitale.  « Nous sommes conscients du danger en cette période difficile, mais il serait excessif de mettre en place un Patriot Act à la française », a-t-il déclaré. «Il est nécessaire de définir la ligne de crête entre les besoins liés à la  sécurité et le respect de la liberté », a t-il ajouté. « Le Syntec s'opposera a tout ce qu'il considère comme excessif ». Guy Mamou-Mani a poursuivi en saluant l'engagement de la plupart des ministères actuels pour le numérique et les  implications de la Loi Macron qui renforcera l'actionnariat salarié dans les entreprises du secteur. Selon lui, le  gouvernement actuel semble avoir compris les enjeux de l'industrie du numérique. Le président du Syntec a toutefois rappelé que le chômage avait augmenté dans la profession pour atteindre  8% mais qu'il existait en parallèle une réelle pénurie sur certains profils. « Le chômage des informaticiens est un sujet qui nous préoccupe tout particulièrement », a insisté Guy Mamou-Mani. « C'est un  paradoxe, car il existe en parallèle une réelle pénurie de ressources. En qualifiant mieux les chômeurs et en mettant dans la boucle le Fafiec (organisme collecteur de la branche IT) et des entreprises du secteur, 980 demandeurs d'emploi ont pu être formés dans l'informatique ».

Signature de 10 000 contrats de professionnalisation

Syntec est ensuite revenu sur le plan national de formation « à 360 degrés », lancé l'an dernier, programme qui concernera les non diplômés, les chômeurs et la formation continue. Dans le cadre du débat en cours sur la réforme de la formation professionnelle et l'apprentissage, le syndicat patronal avait formulé dix  propositions à l'attention du gouvernement, en insistant sur le renforcement et la simplification des dispositifs d'alternance (apprentissage et professionnalisation). Il prévoit la signature de 10 000 contrats de professionnalisation dans la branche en 2015. Avant de clore son débat,  le président de Syntec a fait un point sur certaines actions lancées pour promouvoir le numérique, dont l'app mobile «  Les  métiers  du  numérique  ».  Créée pour les collégiens et les lycéens en réflexion sur leur orientation, universitaires, jeunes diplômés ou salariés en reconversion, elle a été téléchargée 3 000 fois.

La fédération s'est également réjouie de la tenue des « Jem'num », journées des entreprises et des métiers du numérique qui auraient permis de rassembler 300 étudiants à Jussieu et plus de 850 à Angers. Parmi les initiatives lancées pour faciliter l'insertion professionnelle des personnes en recherche d'emploi, on retiendra le récent partenariat signé par Syntec et la Fondation Agissons pour l'Emploi. Cette convention se basera sur les demandes locales des adhérents de la fédération afin de mettre en place son programme spécifique de formation et permettre ainsi aux chômeurs d'être formés aux nouveaux besoins et métiers du numérique. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des actions menées en faveur de l'emploi comme la  création, en mars dernier, de la Commission Recrutement pour le Secteur Numérique (CRSN) en Alsace ou encore la convention d'objectifs et de moyens sectorielle pour le développement de l'apprentissage (COM) signée avec la Région Ile-de-France en juin 2014.

+10% d'inscrits en Informatique et sciences du numérique  

Guy Mamou Mani s'est également réjoui de l'arrivée de l'option Enseignement Informatique et Sciences du Numérique (ISN) au lycée. Selon le ministère de l'Education nationale, près de 50% des classes de Terminale S proposent cette option depuis la rentrée 2014 et plus de 19% des élèves l'ont choisie. Sa  mise en place a progressé de 10%. La répartition correspond à 7,7% des lycéens en TS-SVT (sciences de la vie et de la terre) qui compte 179 071 élèves et à 28% en TS-SI  qui en dénombre 17 498. Les Académies de Caen, Montpellier et Nice sont les plus investies dans la mise en place de l'option ISN et cela depuis le début. Viennent ensuite les académies d'Amiens, de Lyon, d'Orléans-Tours, de Paris, de Nantes, de Rennes et de Versailles. Deux académies, Poitiers et Besançon montrent encore un certain retard dans la mise en place de  cette option.

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