
Jean-Baptiste Auzou, directeur des produits chez Cegid a présenté l'arrivée de Pulse dans les solutions de gestion de paie de l'éditeur. (Crédit Photo: JC)
Après les RH et la finance, c'est au tour de la gestion de paie de bénéficier des fonctions d'IA au travers de Cegid Pulse. Le déploiement va être progressif pour étoffer les cas d'usage.
Petit à petit, Cegid se convertit à l'IA et en particulier l'IA générative. L'éditeur avait fait un premier pas en juin dernier en présentant Pulse et en adressant tout d'abord les experts-comptables. Il a été étendu aux solutions RH et vient aujourd'hui d'arriver sur les produits de gestion de paie en particulier Payroll. « Nous avons pris le virage de l'IA, il y a maintenant près de 18 mois en mobilisant des développeurs à Braga au Portugal pour l'intégrer dans nos différentes solutions », précise Jean-Baptiste Auzou, directeur des produits chez Cegid. Un poste qu'il occupe depuis le début de l'année, l'entreprise ayant décidé de regrouper l'ensemble des produits sous son autorité.
Des tâches chronophages et des erreurs sur la DSN
« L'IA est une rupture, mais elle doit être adaptée aux usages », poursuit le dirigeant. Dans le domaine de la paie, Cegid a donc fait appel à Opinion Way pour étudier les points de tension et les défis de ce métier. En premier lieu, les gestionnaires de paie interrogés (110 en poste dans des ETI et des grands comptes) pointent plusieurs tâches chronophages: la validation et la vérification des bulletins de salaire, mais aussi le traitement des données nécessaires à la paie. Ce dernier point arrive même souvent en tête des réponses. Pour la moitié des sondés, cela représente au moins 5 jours à consacrer à cette tâche. Rien que sur la vérification, un gestionnaire de paie réalise au moins 3 examens en moyenne sur chaque entrée (salaire brut et net, heures supplémentaires, primes ponctuelles et absences,...).
Les défis des gestionnaires de paie sont nombreux. (Crédit Photo : JC)
Les attentes de l'IA dans ces domaines sont importantes, « mais elle reste cantonnée aujourd'hui à des domaines de vérification sur la paie ou la DSN (déclaration sociale nominative) », explique Stéphane Lefebvre-Mazurel, directeur général adjoint d'Opinion Way. Sur la DSN, les attentes sont d'autant plus fortes que les erreurs sont nombreuses, 82% des sondés en ont constaté dans leur déclaration. « Paradoxalement, les actions humaines ne sont pas la cause première des erreurs, mais c'est plutôt le logiciel de paie qui n'est à pas à jour ou mal configuré en fonction de l'évolution réglementaire », constate-t-il.
Un assistant IA multitâche
Fort de ces enseignements, Cegid a donc adapté Pulse son outil de GenAI à ces cas d'usage dans Payroll. Ainsi, le chatbot est capable à partir d'invites textuelles ou vocales de fournir une attestation d'emploi, mais aussi de transférer un arrêt maladie. Ce dernier sera scanné par un OCR et les informations automatiquement intégrées et de manière sécurisées dans le logiciel. Les bulletins de salaire et le référentiel DSN sont actualisés en conséquence. Avec ces données, il est possible de poser des questions précises pour des rapports RH comme le nombre de personnes absentes âgées de 30 à 45 ans pendant les trois dernières années.
L'automatisation de certaines tâches facilitent la création de rapport pour les RH. (Crédit Photo: JC)
De son côté DSN Contrôle s'appuie sur l'IA pour détecter les anomalies et anticiper les problèmes. « Par exemple, il est possible de prédire l'impact des évolutions réglementaires, des changements sur les conventions collectives sur les salaires », explique Sanaa Bakkouri, consultante paie de Cegid lors d'une démonstration de l'outil. Selon elle, cet exercice permet de se préparer à la DSN de substitution qui arrive en 2026. Ce dispositif piloté par l'Urssaf a pour ambition de corriger les erreurs principalement sur les droits à la retraite de base et complémentaire des salariés.
L'IA s'invite dans l'outil DSN Contrôle pour détecter les anomalies et les anticiper. (Crédit Photo: JC)
Un laboratoire pour tester l'IA bientôt ouvert
Jean-Baptiste Auzou, précise que les différents cas d'usage de l'IA ne sont pas exhaustifs et que Cegid va les enrichir au fil du temps. Questionné sur le tarif de Pulse, le dirigeant explique que pour l'instant l'outil est fourni à titre gracieux aux clients de l'éditeur. Pour les nouveaux clients, une facturation complémentaire est prévue, mais Cegid n'a pas voulu être plus précis.
En parallèle, la société va inaugurer dans les prochaines semaines un laboratoire pour inviter clients et partenaires à tester et éprouver les solutions d'IA dans les différents produits. Une initiative aussi pour être à l'écoute de futurs cas d'usage.
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