La Fnac propose 720 ME en actions pour racheter Darty

Après avoir redressé les comptes du groupe Fnac, Alexandre Bompard, son président, veut le faire doubler de taille. Crédit photo : D.R.

Après avoir redressé les comptes du groupe Fnac, Alexandre Bompard, son président, veut le faire doubler de taille. Crédit photo : D.R.

Le nouvel ensemble que pourraient constituer la Fnac et Darty pèserait 7 Md€ de chiffre d'affaires et totaliserait plus de 400 magasins en France. Il serait également le principal distributeur de produits d'électronique grand public dans l'Hexagone.

La Fnac veut renouer avec son rôle d'agitateur. Cette fois-ci, l'enseigne ne cherche pas à secouer le monde la culture mais celui de la distribution de biens techniques. Le 30 septembre, le groupe présidé par Alexandre Bompard a fait une proposition de rachat à son concurrent Darty. La transaction envisagée valorise ce dernier 720 M€. Elle serait réalisée par échange de titres, sur la base d'une action Fnac pour 39 actions Darty. En réponse, « le Conseil d'administration [de Darty] a examiné cette proposition et a conclu qu'il devrait étudier de plus près les avantages d'un éventuel rapprochement avec Fnac. Dans un premier temps, il s'agira d'examiner les risques encourus par la réalisation de cette opération afin de déterminer s'il y a une possibilité à ce qu'une offre puisse être recommandée aux actionnaires de Darty. »

Deux acteurs majeurs de la vente en magasins et en ligne

Du côté de la Fnac, les avantages d'un tel rapprochement ne font aucun doute. Il permettrait à l'enseigne de régner sur un nouvel ensemble pesant plus 7 Md€ de chiffre d'affaires, présent dans sept pays européens et alignant un réseau « complémentaire et efficace » de plus de 400 magasins dans l'Hexagone. Fnac et Darty pèseraient également lourd sur le web marchand français où leurs sites d'e-commerce sont respectivement classés troisième et treizième en termes de fréquentation (Source : Fevad T2 2015). Les deux acteurs, dont les points de ventes devraient continuer d'exister côte à côte si le projet de rachat se concrétise, y gagneraient également en termes de puissance d'achat. Notamment sur les segments des produits bruns, blancs et gris, qui constituent les points communs de leurs catalogues.

L'assaut lancé par la Fnac sur son concurrent, même si l'offre apparaît comme amicale, intervient à un moment où l'ancienne Fédération Nationale d'Achats des Cadres semble avoir pérennisé son rétablissement financier. Piloté par Alexandre Bompard, son président depuis 2011, le retour des bénéfices nets est intervenu en 2013 (15 M€). En 2014, ils sont passés à 41 M€ pour un chiffre d'affaires de 3,9 Md€. Darty lui, sort d'une période de quatre années de pertes. Elle a pris fin lors de son exercice 2014/2015 avec la publication d'un résultat net de 13,8 M€ pour 3,5 Md€ de facturations.

La Fnac confiante sur l'avis de l'Autorité de la concurrence

Selon la législation britannique (Darty est côté au Royaume-Uni), la Fnac devra confirmer son projet d'OPE au plus tard le 18 octobre. Dans l'entre temps, le conseil d'administration de Darty pourrait demander un relèvement du prix proposé et aussi qu'une partie de la transaction soit réalisée en numéraire. La Fnac devra aussi obtenir la validation du rachat par l'Autorité de la concurrence française. A priori, son accord ne coulerait pas de source puisque les forces cumulées de Darty et Fnac feraient d'elles le principal distributeur de biens techniques et culturels. Toutefois, d'après une source ayant montée l'opération et citée par Le Monde, cet aspect des choses a été étudié bien en amont et ne devrait pas poser de problèmes majeurs.

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