La gestion du travail à distance et hybride est un casse-tête pour les professionnels de l'informatique. (Crédit: lukasbieri/Pixabay)
Une étude d'Ivanti fait état d'un niveau bas d'implication des professionnels IT, avec un quart qui se disent prêts à quitter leur emploi dans les six prochains mois. Les principales causes de cet état d'esprit sont dues une surcharge de travail engendrée par l'organisation du travail en mode hybride.
Confrontés à des conditions de travail défavorables, un quart des professionnels IT songerait à quitter leur emploi actuel dans les six prochains mois. C'est ce qu'indique une étude d'Ivanti réalisée auprès de 8 400 cadres dirigeants, professionnels de l'informatique et employés au cours du 1er trimestre 2023. Pour dresser son analyse, l'éditeur a interrogé des salariés basés aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Australie ainsi qu'au Japon. Les statistiques mettent en lumière la nécessité, pour les entreprises, d'alléger la charge de travail des équipes IT, résultante du travail hybride et à distance. Pourtant, 8 % des entreprises seulement privilégient l'automatisation des tâches répétitives en 2023, malgré son potentiel d'allégement pour les équipes IT. Dans ce contexte, les informaticiens seraient 1,4 fois plus susceptibles de se désengager de leur travail et de « démissionner silencieusement » (quiet quitting) par rapport à d'autres professions intellectuelles.
L'an dernier, ce sentiment avait été évoqué par 33% des salariés du numérique installés en France, un score proche du Royaume-Uni (35%). Aux Etats-Unis, 24% des collaborateurs ont reconnu leur désengagement professionnel, devant l'Australie (21%), et le Japon (15%). L'Allemagne détenant la palme en la matière avec 60% de personnel IT démotivé. La possible exode des professionnels IT pourrait coûter aux employeurs américains plus de 145 Md$.
En France, le phénomène de démission silencieuse a été évoqué par un tiers des informaticiens. (Source: Ivanti/Crédit image: Ivanti)
L'assistance des télétravailleurs, facteur de burn-out
Les principales difficultés citées par les utilisateurs IT et les experts en sécurité sont les suivantes. Pour la majorité (73 %,), c'est l'augmentation de la charge de travail due au travail hybride ou à distance qui est en cause. Sont notamment évoquées la prise en charge de tâches liées aux demandes d'assistance de la part des employés à domicile et la la gestion de l'informatique en parallèle. Cela conduit 1 personne sur 4 à faire état d'un épuisement professionnel. D'ailleurs, parmi le quart de professionnels qui envisage de quitter leur emploi, 31 % disent que leur santé mentale est en souffrance. La perte de connexion avec les collègues (mentionné par 23% des cadres IT et par seulement 17 % des employés) fait également partie des frustrations dans une proportion plus modérée.
L'adoption du travail hybride/virtuel entraîne des charges de travail supplémentaires telles que la gestion des demandes d'assistance de la part des employés à domicile. (Source : Ivanti/Crédit image : Ivanti)
Le manque de ressources et de solutions de support pointé du doigt
Certains estiment également qu'ils ont 2,5 fois plus de chances de faire des journées à rallonge en télétravail. Malgré ces points noirs, la grande majorité des professionnels IT (84 %) souhaite continuer à travailler à distance au moins une partie du temps. Le rapport souligne que le désengagement, la démission silencieuse et la rotation du personnel IT ne résultent pas du télétravail en lui-même, mais du manque de ressources, d'outils et de supports destinés à ce personnel. Au lieu de nier le phénomène ou de retarder leur réponse, les entreprises doivent s'adapter rapidement et massivement pour attirer et de retenir les collaborateurs les plus qualifiés. Cela nécessite de gérer des aspects comme la cybersécurité, la culture du lieu de travail, et les technologies et outils que les employés utilisent pour travailler de façon collaborative et rester productifs.
Les technologies innovantes, comme les outils de collaboration dynamique, l'automatisation des workflows et même les bots basés sur l'IA font également partie des pistes préconisées pour renforcer l'engagement des professionnels IT. Un diagnostic des points de tension, du choix du mode de travail par les équipes et le renforcement des échanges en face à face pourraient également contribuer à changer la donne.
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