L'administration valide le PSE chez SFR

Faute de trouver un accord avec les organisations syndicales, Gregory Rabuel, directeur général de SFR, a déposé une seconde demande d'homologation de son projet de suppression de postes auprès de la Drieets.(Crédit photo: SFR)

Faute de trouver un accord avec les organisations syndicales, Gregory Rabuel, directeur général de SFR, a déposé une seconde demande d'homologation de son projet de suppression de postes auprès de la Drieets.(Crédit photo: SFR)

Après plusieurs mois de discussions vaines entre les syndicats de SFR et les dirigeants du groupe, le couperet est tombé. La direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Drieets) d'Ile-de-France vient d'homologuer la mise en oeuvre d'un PSE qui prévoit de supprimer près de 2 000 emplois.

C'est une douche froide pour les salariés de SFR exposés à la menace imminente d'un énième plan social. Vendredi dernier, l'administration a décidé d'homologuer le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) engagé en mars dernier par le propriétaire Altice. Présenté en mars 2021, le « projet stratégique Transformation et ambitions 2025 » de SFR prévoit d'entrainer la suppression de 1700 emplois sur la base du volontariat. Soit 1 300 au niveau de l'opérateur et 400 sur la partie distribution, c'est-à-dire les boutiques SFR. Après plusieurs semaines de négociations avec les syndicats, la direction du groupe vient donc de marquer un point, avec la validation de son projet par la Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Drieets) d'Île-de-France.

Qualifiant la procédure d'information-consultation de « régulière », l'ex Direccte considère que « l'employeur satisfait à ses obligations (...) », et que la mise en oeuvre de son projet peut donc être engagée. Cette annonce intervient après une bataille âpre engagée par l'intersyndicale pour faire reculer la direction et annuler le PSE. Pour tenter de trouver un projet d'accord, Gregory Rabuel, directeur général du groupe, avait pourtant retiré début octobre une première demande d'homologation. Reste qu'après deux semaines de discussions, l'Unsa (syndicat majoritaire) ainsi que la CFDT décidaient d'invalider un projet d'accord qualifié de « frauduleux et rempli d'irrégularités ». Le 21 septembre 2021, le tribunal judiciaire leur avait donné raison, qualifiant de déloyale l'attitude de l'opérateur d'avoir élaboré le plan de restructuration dès 2020.

Un PSE déployé malgré une bonne santé financière 

D'autant plus qu'un accord de protection de l'emploi courait jusqu'au 31 décembre 2020 - dans le cadre d'un premier PSE lancé en 2017 - et qu'aucune suppression de postes n'avait été évoquée lors de la procédure de consultation. Abdelkader Choukrane, délégué central Unsa (syndicat majoritaire chez SFR), avait notamment évoqué le manque de justification économique d'un tel plan, « SFR ayant affiché de bons résultats » de même que « l'absence de garantie d'emploi pour les salariés restant au sein de l'entreprise au cours des années futures ». Actuellement, les syndicats réfléchissent aux différents moyens d'action qui sont à leur portée. Contactée par la rédaction du Monde Informatique, la direction du groupe n'a de son côté pas souhaité  s'exprimer sur ce sujet. 

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