L'activité d'IBM a reculé de 18,7% en 2013

La chairman et CEO d'IBM Virginia Rometty et ses cadres seniors n'auront pas de bonus cette année, eu égard aux résultats en baisse. (crédit photo : IBM)

La chairman et CEO d'IBM Virginia Rometty et ses cadres seniors n'auront pas de bonus cette année, eu égard aux résultats en baisse. (crédit photo : IBM)

La division System et Technology d'IBM a vu chuter de 26% son chiffre d'affaires au 4ème trimestre 2013 et de 18,7% sur l'année. Les services se sont également rétractés. Les cadres seniors du groupe devront faire une croix sur leur bonus. Le logiciel progresse un peu.

Sur fond de nouvelles rumeurs de vente de sa division serveurs x86, le ralentissement subi par IBM sur ses ventes de matériel a affecté son chiffre d'affaires au 4ème trimestre 2013. Celui-ci a baissé de 5,5% à 27,7 milliards de dollars (les analystes attendaient 28,2 Md$), même si le groupe américain affiche un bénéfice net en hausse de 6%, à 6,2 millions de dollars. En conséquence, l'encadrement senior d'IBM devra se passer de bonus pour l'année, a indiqué Virginia Rometty, CEO de la société, concerné au premier chef par cette mesure.

Sur l'ensemble de l'année 2013, le chiffre d'affaires d'IBM descend sous la barre de 100 milliards de dollars. Il s'établit à 99,8 Md$, soit une baisse de 4,6% par rapport à 2012 (104,5 Md$). Le bénéfice net annuel diminue de 1% à 16,5 Md$. 

Au dernier trimestre, les ventes de la division Systems et Technology ont chuté de 26%, à 4,3 Md$. Sur l'année, elles ont baissé de 18,7% par rapport à 2012, à 14,4 Md$. Les divisions services ont également subi un contrecoup. Sur le 4ème trimestre, Global Technology Services voit son chiffre d'affaires reculer de 3,6% à 9,9 Md$, tandis que celui de Global Business Services augmente très légèrement à 4,7 Md$ (+0,6%). Sur l'exercice complet, Global Technology Services a généré 38,5 Md$, soit 4,2% de moins qu'en 2012, tandis que Global Business Services s'est seulement rétracté de 0,9%, à 18,4 Md$.

Des solutions matérielles entre deux cycles produits

La division logiciels a de son côté modestement progressé, de 2,8% au 4ème trimestre, et de 1,9% sur l'année, à 26 Md$. « Sur le logiciel, les services et le financement, nos activités sont solides, mais sur le matériel, nous sommes à la fin d'un cycle produit du côté mainframe et nous affrontons plusieurs défis dans d'autres domaines. Cela impacte nos résultats globaux », a reconnu Martin Schroeter, directeur financier d'IBM, dans un webcast avec des investisseurs.

Il est vrai qu'IBM a été touché de plusieurs façons sur son matériel. Les ventes de mainframes System Z ont baissé parce que le constructeur se trouve entre deux lancements de produits. Quant aux autres catégories, elles subissent l'impact des changements de modèles du marché, notamment la pression des prix venant des alternatives matérielles moins chères, a pointé le CFO. Ainsi les revenus générés par les System Z ont chuté de 37% alors qu'ils faisaient très bonne figure un an plus tôt. IBM a enregistré des baisses de 26% sur ses ventes de systèmes MIPS par rapport au 4ème trimestre 2012, de 15% sur celles des systèmes x86 et de 31% sur les systèmes Power. Concernant cette dernière catégorie, les nouveaux modèles sont plus efficaces et génèrent par conséquent moins de revenus pour le fournisseur.

Dans ce tableau morose, l'offre de Pure Systems lancée l'an dernier affiche des résultats intéressants. IBM en a vendu 2 500 sur son 4ème trimestre et 10 000 depuis leur lancement.

Une division Watson et 1,2 Md$ sur l'infrastructure cloud

Parmi les préoccupations d'IBM figure la diminution de 23% de ses ventes en Chine, en particulier sur le matériel. Cette contre-performance vient de la réforme économique du gouvernement chinois qui a conduit à une pause dans les achats informatiques de son administration. Il faudra un peu de temps pour voir des améliorations sur ce marché.

Au cours des dernières semaines, IBM a par ailleurs annoncé deux initiatives importantes susceptibles d'augmenter de façon substantielle ses activités. Le groupe va investir 1,2 milliard de dollars dans son infrastructure cloud. Et il a ouvert une division centrée sur la fourniture de capacités cognitives de traitement de l'information s'appuyant sur son superordinateur Watson. « Nous pensons que les données prises comme une ressource naturelle vont tirer la demande à l'avenir, et l'analyse des big data va nous fournir un avantage concurrentiel », a indiqué Martin Schroeter. L'analyse de données représente déjà une activité de 16 milliards de dollars pour IBM. Et l'activité cloud pèse 4,4 Md$, dont 1,7 Md$ viennent des services cloud.

En dépit des difficultés rencontrées en 2013, IBM est toujours une valeur sûre pour les investisseurs. Sur le dernier trimestre, les bénéfices par action se sont montés à 5,73 dollars (+12% par rapport à l'an dernier). Pour l'année, ils ont augmenté de 4% à 14,94 dollars. Le groupe est toujours sur la bonne voie pour atteindre les 15 dollars par action en 2015, a confirmé son CFO.

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