A l'issue de la transaction, le français Alain Monié restera le CEO d'Ingram Micro. Crédit photo : D.R.
Le grossiste Ingram Micro négocie actuellement son rachat par le groupe chinois HNA pour un montant de 6 Md$.
A l'échelle de la distribution informatique, la nouvelle fait l'effet d'une bombe. L'américain Ingram Micro, premier grossiste IT dans le monde, est entré en négociation exclusive en vue de se faire racheter par la société d'investissement Tianjin Tianhao, une filiale du groupe chinois HNA. Ce dernier mène des activités dans les domaines de la logistique, du transport, du tourisme et des services financiers. La transaction, qui sera entièrement réalisée en numéraire, valorise Ingram Micro 6 Md$. Ce montant représente une prime de 39% par rapport à la valorisation boursière moyenne du grossiste durant les 30 derniers jours. Les parties prenantes à la transaction indiquent qu'elle devrait être finalisée durant la seconde moitié de 2016.
A priori, il ne faut pas s'attendre à des changements d'ampleur dans la conduite des activités d'Ingram Micro. Le grossiste deviendra une filiale de Tianjin Tianhai en conservant toutefois son siège à Irvine, en Californie, ainsi que son équipe dirigeante. Alain Monié, le CEO du distributeur reste donc aux manettes. De la même façon, les filiales qu'Ingram Micro exploitent dans de nombreux pays ne devraient pas être affectées par le rachat.
Développer l'activité en Chine
En 2014, Ingram Micro a dégagé 46,5 Md$ de revenus. De son côté, le groupe HNA revendique un chiffre d'affaires de 29 Md$. On peut légitimement se demander ce qui pousse aujourd'hui le distributeur américain à se vendre. En effet, son activité a progressé de plus de 10 Md$ entre 2010 et 2014 et son résultat opérationnel est resté compris entre 450 et 520 M$ environ durant ces années.
Ingram Micro présente donc une bonne santé financière, même si sa profitabilité n'a pas suivi la hausse de ses facturations. Il semble qu'une des motivations du distributeur est d'être en mesure de s'attaquer au marché chinois, comme le laisse entendre Alain Monié : « Ingram Micro va faire partie d'un groupe plus grand, qui dispose de capacités logistiques complémentaires aux siennes, et d'une forte présence en Chine qui pourra soutenir les objectifs de croissance et de marges des fournisseurs que nous distribuons. »
Suivez-nous