Il manque encore des fonctions à Azure, reconnaît Microsoft

Même si Windows Azure est utilisé pour une grande variété d'applications, il lui manque certaines fonctions clés disponibles dans les versions classiques des produits Microsoft. Plusieurs dirigeants de l'éditeur l'ont reconnu lors du TechEd 2010 qui vient de se tenir à la Nouvelle Orléans (du 7 au 10 juin).

Parmi les fonctions qui font encore défaut aux déclinaisons Azure des produits Microsoft, les plus importantes arriveront dans les 12 à 18 mois, a assuré Bob Muglia, le patron de la division Serveurs & Outils de Microsoft, sur l'édition 2010 du TechEd. « Cela ne veut pas dire que toutes les fonctions seront là, mais les principaux manques commenceront à être combler », a-t-il prudemment précisé.

Pour attester des avancées en cours, Bob Muglia a listé un certain nombre d'éléments qui n'ont complétés que récemment les versions Azure. Par exemple, la prise en compte dans la base de données SQL Server des coordonnées de géolocalisation, ou encore le support de la version 4 de l'environnement de développement .Net. En revanche, il faut encore ajouter d'autres fonctions, telles que SQL Server Integration Services.

Capacité d'ajustement, bascule automatique

Dans son approche du cloud, Microsoft a choisi de se focaliser sur des attributs spécifiques à ce type d'infrastructure, comme la capacité d'ajustement automatique en fonction du nombre d'instances requises, quelle qu'en soit l'ampleur. Ou encore l'aptitude à basculer de façon automatique en cas de défaillance de l'un des sites. « Nous avons décidé de construire la plateforme avec ces attributs, quitte à ne pas pouvoir fournir tout de suite certaines autres fonctions dont vous auriez besoin ».

Porter des applications dans le cloud implique bien plus que de rendre simplement le logiciel accessible en ligne, a expliqué Bob Muglia. « Quand nous avons bâti Windows Server Azure, nous ne nous sommes pas contentés de prendre Windows Server et de l'héberger dans un datacenter. Nous avons déterminé ce dont nous aurions besoin pour construire une plateforme de cloud à l'échelle mondiale ».

L'éditeur s'est donc principalement concentré sur l'évolutivité d'Azure, pour lui donner les capacités de conserver de multiples copies des données à portée de main, et atteindre les autres pré-requis qui constituent les avantages du cloud computing.

« Nous démarrons d'abord avec un sous-ensemble et nous ajoutons des fonctions au fur et à mesure », explique Bob Muglia en présentant l'édition SQL Server Azure comme un exemple de cette approche. Le dirigeant fait remarquer qu'une seule instance de SQL Server Azure est exploitée à travers des milliers d'ordinateurs dans six datacenters dans le monde. « Personne n'a fait tourner une seule base de données sur autant de serveurs distribués », a-t-il affirmé sur TechEd.

Montée en charge réussie lors du Super Bowl Sunday

L'un des premiers utilisateurs d'Azure a été la chaîne de restauration américaine Domino's Pizza, indique Prashant Ketkar, directeur produit et marketing de Windows Azure. En janvier dernier, lors du Super Bowl Sunday (rencontre de football américain extrêmement suivie qui représente aussi la 2e journée record de consommation alimentaire aux Etats-Unis, après Thanksgiving), le fournisseur a pu faire monter en charge son système de commande en ligne pour prendre en compte le trafic supplémentaire.

Porter vers Windows Server Azure une application fonctionnant à l'origine sur Windows Server prend du temps, avertit Prashant Ketkar. A la fin de l'année, Microsoft fournira la possibilité de procéder à ces transferts sans reconfiguration, mais ces applications ne pourront pas tirer bénéfice des capacités de montée en puissance d'Azure, ni de ses autres fonctions natives.

Pour Robert Wahbe, vice président corporate, responsable du marketing pour la division Servers & Tools, l'approche de la plateforme Azure est plus sophistiquée que celle de concurrents comme Google et Amazon, en raison du fait qu'elle fournit un seul environnement pour toutes les instances de logiciels, que ceux-ci fonctionnent en interne sur Azure, ou qu'ils tournent sur une autre plateforme de cloud basée sur le framework .Net. « Personne d'autre ne fait cela », avance-t-il.

Jusqu'à présent, ce sont les applications de messagerie et de collaboration qui ont été le plus souvent portées dans le cloud. Les applications plus complexes, telles que les ERP, y sont moins courantes. [NDLR : à noter, dans ce domaine, que l'éditeur Lawson propose à ses clients de déployer ses solutions ERP dans le cloud EC2 d'Amazon].

Les petites entreprises iront probablement vers le cloud avant les grandes, prévoit Bob Muglia, notamment parce qu'elles développent moins souvent leur propres applications.



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