Ken King, directeur général d'IBM OpenPower (à gauche), et Hemant Dhulla, vice-président de Xilinx, vont développer un partenariat autour des serveurs Power.
Big blue a conclu un partenariat avec le fabricant de puces américain Xilinx. Les deux entreprises veulent faire travailler ensemble les puces programmables de Xiling avec les processeurs Power d'IBM.
IBM a conclu un partenariat avec le fabricant de puces Xilinx afin d'étendre les fonctions des processeurs Power pour serveurs et rivaliser avec Intel sur le marché du datacenter. C'est l'une des nombreuses annonces faites aujourd'hui par big blue dans le cadre de l'initiative Open Power lancée l'an dernier par le constructeur pour donner un nouveau souffle aux puces Power. L'une des premières décisions de big blue avait été de vendre les designs de ses puces sous licence. Depuis, Penguin Computing et l'Italien E4 Computer Engineering développent des ordinateurs basés sur les puces Power d'IBM. Ce dernier a également annoncé qu'il travaillait avec Nvidia pour inclure des puces graphiques dans le superordinateur Watson, autre système basé sur Power. Cette ouverture technologique est nouvelle pour IBM. Auparavant, le constructeur se réservait la fabrication exclusive des serveurs Power pour lesquels il utilisait essentiellement des technologies maison. Mais le déclin du marché Unix l'a poussé à ouvrir sa plate-forme et de permettre à des tiers de développer des produits Power.
Xilinx développe des puces programmables dites Field-Programmable Gate Arrays (FPGA) qui peuvent accélérer le traitement de certaines charges de travail par les serveurs. « L'accord va permettre à IBM et à ses partenaires d'intégrer des puces Xilinx dans les systèmes Power », a déclaré Brad McCredie, IBM fellow et président de la Fondation OpenPower. « La loi de Moore est en perte de vitesse, et les FPGA sont de plus en plus nécessaires pour accroître la performance des serveurs », a-t-il ajouté. « C'est comme cela que nous pourrons continuer à profiter des améliorations en terme de coûts et de performances induites par la loi de Moore », a encore déclaré Brad McCredie. Les puces Xilinx pourront travailler avec l'architecture CAPI (Coherent Accelerator Processor Interface) d'IBM et bénéficier d'un accès direct aux caches mémoire des processeurs Power, ce qui améliorera les performances.
Tirer les prix vers le bas sans sacrifier la performance
Les plates-formes ARM et Power veulent toutes deux rivaliser avec l'architecture x86 d'Intel, largement dominante dans les serveurs. Le fondeur Qualcomm, qui prévoit de développer sa première puce pour serveur basée sur ARM, a indiqué qu'il travaillait également avec Xilinx pour combiner les puces FPGA avec les processeurs ARM. IBM et ARM ambitionnent chacun de développer un écosystème de logiciels et de matériels équivalent à celui d'Intel, dont les puces savent déjà travailler avec les puces FPGA. Et le fondeur devrait encore progresser dans ce domaine avec le rachat annoncé d'Altera. Certains clients ne sont pas mécontents de voir émerger des plates-formes serveur alternatives. Une offre plus large tirerait les prix vers le bas et ouvrirait aussi des perspectives en terme de performance, si bien que cette concurrence devrait être une bonne chose pour l'industrie.
Aujourd'hui, Penguin doit annoncer un système de calcul haute performance basé sur le processeur Power8 d'IBM. Connu sous le nom de Magna 2001, c'est un système 2U avec 12 unités de stockage et 32 mémoires DIMM qui peut prendre en charge jusqu'à 2 To de RAM. Comme d'autres systèmes Penguin, il tourne avec une pile Linux. « Cette plateforme peut gérer jusqu'à 96 coeurs de processeurs virtuels, et elle est adaptée pour la virtualisation », a déclaré le président et CEO de Penguin, Tom Coull. Le processeur Power8 supporte une grande empreinte mémoire et une bande passante élevée, ce qui fait qu'il est également bien adapté pour le stockage dans le cloud. « Nous pensons que c'est un concurrent crédible face à l'architecture x86 », a-t-il déclaré. « Le système Magna 2001 est disponible dès maintenant. Il sera présenté pendant l'International Conference for High Performance Computing, Networking, Storage and Analysis (SC15) qui se tient à Austin (Texas) du 16 au 20 novembre », a précisé Tom Coull.
La Chine très intéressé par OpenPower
Pour l'instant, E4 Computer Engineering n'a pas donné d'autres détails sur son système. Parmi les serveurs OpenPower déjà disponibles sur le marché, on trouve deux modèles du taïwanais Tyan, un système de Cirrascale intégrant les puces graphiques de Nvidia, et plusieurs modèles de RedPower vendus en Chine. Rackspace et trois fabricants chinois - Inspur, NeuCloud et Chuanghe - ont également annoncé de futurs systèmes basés sur Power. La Chine pourrait devenir un marché très intéressant pour IBM car le gouvernement encourage le développement de produits par des entreprises locales, et le modèle OpenPower permet aux entreprises de développer aussi bien des processeurs que des serveurs Power.
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