A la base, Cleversafe découpe un volume de données en plusieurs blocs avec des metadatas pour les disperser et les reconstruire si besoin.
Un an après son rachat par IBM, la plate-forme de stockage objet Cleversafe met un pied dans le cloud tout en conservant ses fonctionnalités de chiffrement, d'erasure coding et de répartition géographique des données sur plusieurs datacenters.
Cleversafe, la plate-forme de stockage objets acquise en octobre 2015 par IBM, devient accessible en mode service dans le cloud. Baptisé cloud Objet, cette offre de type storage-as-a-service disperse des données à travers plusieurs noeuds de stockage pour renforcer la redondance et pallier à toute forme de panne matérielle. La technologie utilisée repose sur la brique SecureSlice issue de Cleversafe.
Avec ce service, les entreprises peuvent désormais combiner des ressources locales et cloud chez IBM (avec des passerelles vers Amazon S3 et OpenStack via des API) pour stocker des objets non structurés comme des vidéos, des photos et des données concernant le séquençage du génome. Et le tout en sécurité, puisque la brique SecureSlice de Cleversafe assure le chiffrement des données.
Chiffrement et erasure coding
L'innovation de Cleversafe dans le stockage de l'objet était de combiner le chiffrement, l'erasure coding (pour la reconstruction des volumes et des noeuds) et la dispersion géographique des données. SecureSlice chiffre les données non structurées, stocke la clef avec les metadatas, puis les disperse sur plusieurs noeuds de stockage différents pour renforcer la résilience. Avec IBM Cloud Object Storage, ces noeuds peuvent même être placés dans des datacenters répartis sur tout un continent. « Ces technologies peuvent aider les clients à satisfaire leurs exigences de conformité concernant la sécurité des données et à maintenir l'accès aux données critiques, y compris dans le cas d'une panne régionale » indique un communiqué de big blue.
Grâce à l'algorithme l'erasure coding, plus rapide que le Raid pour la restauration et moins onéreux à utiliser que les classiques sauvegardes, SecureSlice assure une redondance de données même si certains noeuds tombent. « Le contenu ne peut être réassemblé par la technologie Accesser d'IBM Cloud que sur le datacenter principal du client, là où les données ont été initialement reçues et décryptées par SecureSlice », précise encore big blue. Il a fallu un certain temps pour adapter la technologie Cleversafe au cloud, mais elle a déjà été conçe pour évoluer jusqu'à plusieurs pétaoctets de capacité, a déclaré Russ Kennedy, vice-président en charge de la stratégie produit chez IBM.
Deux offres pour répondre aux réglementations
Disponible en Amérique du Nord et en Europe auprès des partenaires de big blue, la plate-forme Cloud Object Storage est déjà utilisée par une douzaine d'entreprises, et notamment la société Bitly, un service de réduction d'URL. Les clients peuvent choisir entre deux services de type cloud public et multi-tenant : régional, qui stocke les données dans une seule région sur plusieurs datacenters, ou transrégional, qui envoie les données découpées à au moins trois régions géographiquement dispersées à travers les datacenters de big blue.
Avec son offre, IBM étend la solution SecureSlice aux clouds hybrides afin d'aider les entreprises à gagner en flexibilité tout en réduisant leurs coûts de stockage. Et sans perdre le contrôle sur leurs données puisque l'infrastructure interne est toujours mise à contribution. IDC estime que 80% des entreprises utiliseront des architectures hybrides d'ici 2018. IBM n'est pas le seul sur ce marché puisque des concurrents comme Cloudian, OpenIO ou encore Scality assurent - depuis plus ou moins longtemps - une connexion vers Amazon S3, mais sans pouvoir rivaliser avec la force cloud et les datacenters d'IBM présents un peu partout dans le monde.
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