HPE veut céder sa participation dans le chinois H3C

Le siège de H3C à Pékin. Crédit photo : H3C

Le siège de H3C à Pékin. Crédit photo : H3C

HPE veut vendre 49 % de ses parts dans le chinois H3C à Unisplendour Corporation, l'autre actionnaire de l'entreprise créée en 2015. Cette transaction ne semble pas forcément dans l'intérêt de HPE et certains y voient, par conséquent, l'influence de la dégradation des relations sino-américaines.

Ces dernières années, HPE est parvenu à maintenir une forte présence sur le très dynamique marché informatique chinois grâce à H3C, la coentreprise dont il est actionnaire minoritaire aux côtés du groupe local de services IT Unisplendour Corporation. Pourtant, l'américain a décidé de céder à son partenaire les 49 % du capital de la société en sa possession, comme en atteste le Formulaire 8-K qu'il a fait parvenir à la SEC, le gendarme américain de la bourse, pour en avertir les investisseurs. Selon la banque d'investissement et fournisseur de services financiers UBS, la valeur des parts de HPE dans H3C représenterait entre 3,5 Md$ et 4 Md$. Une somme que le vendeur pourrait utiliser pour réaliser une acquisition stratégique ou encore accélérer sur son activité tournée vers les services cloud. Etant donné le nombre d'étapes à franchir pour conclure un accord, il semble peu probable que HPE puisse bénéficier de l'intégralité du produit de la vente avant la fin de son exercice 2023 qui sera clos le 31 octobre prochain.

H3C bras armé de HPE dans les serveurs et le stockage en Chine

H3C est le seul acteur à commercialiser les serveurs et les solutions de stockage de HPE sur le marché chinois et à proposer les prestations technique associées. La coentreprise a été créée en 2015, à travers la vente de 51 % des activités locales de HPE dans ces domaines à Unisplendour Corporation pour 2,3 Md$. A l'époque, H3C était valorisé 4,5 Md$ (nets de la trésorerie et de la dette) et réalisait 3,1 Md$ de chiffre d'affaires. L'accord intégrait une clause selon laquelle HPE pouvait transférer à Unisplendour toutes ses actions de H3C en échange d'une somme en numéraire égale à 15 fois les bénéfices des 12 mois précédents. L'option était valable jusqu'au 31 octobre dernier mais HPE avait décidé de la prolonger de deux mois.

La décision de HPE d'exercer finalement cette option est néanmoins surprenante. A l'occasion d'une conférence qui s'est tenue en octobre, le fournisseur avait en effet déclaré aux analystes qu'il tirait énormément de valeur du marché chinois via son partenariat avec H3C. D'ailleurs, les dividendes que le fabricant américain tire de sa participation dans H3C ont gagné 3% à 265 M$ en 2022. De fait, certains voient dans le choix de HPE la marque de la dégradation des relations entre Pékin et Washington. Les Etats-Unis ont en effet imposé des restrictions sur l'exportation vers la Chine des technologies de puces les plus avancées et sanctionné des entreprises chinoises. Parmi elles figurent New H3C Semiconductor, une filiale de Tsinghua Holdings qui est aussi la maison mère d'Unisplendour.

Poursuivre le partenariat avec H3C après la vente

Interrogés par The Register sur la possible composante politique de sa décision, HPE s'est borné à répondre que c'est l'expiration du délai qui lui permettait de vendre ses actions dans les conditions inscrites dans l'accord avec Unisplendour qui a motivé son choix. Le fabricant a également ajouté que sa relation avec H3C demeure importante et qu'il souhaite poursuivre le partenariat commercial qui les lie.

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