(21/10/03) - C'est la fin d'une époque. Celle où le leader Packard Bell pesait un quart du marché grand public et les no-name près de la moitié. Depuis le début de l'année 2003 le nouveau maître du jeu s'appelle HP. Ou plutôt « HPaq ». Car, c'est en cumulant les ventes de produits aux marques HP et Compaq, qu'il continue d'exploiter dans le retail, que HP totalise désormais près de 33% du marché des PC grand public en France (source constructeurs d'après GfK sur la période janvier-août 2003). Pénalisé par des ruptures sur le segment des portables, Packard Bell ne ressort qu'à 20,1% de parts de marché même s'il progresse significativement sur les PC de bureau. Mais les grands perdants sont les no-name. Avec 28,3% de parts de marché sur le segment des PC de bureau contre 45,5% en 2002, ils sont en voie de marginalisation. Plusieurs facteurs expliquent cette (r)évolution. D'abord, HP tire les bénéfices de sa fusion avec Compaq. Contrairement à ce qui a pu se produire sur le marché professionnel, les deux marques ont vu leurs parts de marché respectives s'accroître depuis un an. A titre d'exemple Compaq, qui était peu présent sur le segment des PC de bureau il y a un an, est désormais référencé dans la plupart des enseignes d'hypermarchés, ce qui lui a permis de tripler sa part de marché. Ensuite, comme le souligne un acheteur de la grande distribution, c'est en grande partie la bonne tenue du marché grand public (+ 27,7% en volumes sur la période) qui explique l'échappée de HP. Pourvus que les enseignes s'engagent longtemps à l'avance sur de très grandes séries, HP est capable de les faire bénéficier de tarifs particulièrement agressifs. Au grand dam de ses concurrents. « Les prix pratiqués à la rentrée par certaines marques n'étaient pas compatibles avec la réalité des prix des composants, estime Fabrice Raoult, directeur général de Packard Bell France. Ces opérations n'avaient d'autre but que d'acheter des parts de marché ». Des accusations que réfute Laure de Saint Denis, directrice marketing de HP IPG (Imaging and Printing Group) : « nos concurrents sont peut-être surpris de constater que nous sommes désormais dans les prix du marché et que nous ne leur abandonnons plus les segment « d'entrée de gamme ». Mais nous n'avons aucunement la volonté de tirer le marché vers le bas. Ceux qui parlent de dumping sont dans le registre de la calomnie ». Pour elle, les facteurs du succès de HP sont plutôt à rechercher dans sa maîtrise de la chaîne d'impression numérique ainsi que dans son approche marketing orientée solutions et son opération « Les incontournables » qui simplifie le processus d'achat. Un point sur lequel Packard Bell n'aurait aucune leçon à recevoir de son concurrent, estime notre acheteur. « Packard Bell est certes défavorisé par sa taille et la conjoncture mais son savoir-faire marketing reste, avec sa réactivité, son principal atout », conclut-il.
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