L'ONG Green America et le magazine The Nation appellent à un boycott des produits Apple depuis mercredi aux États-Unis. Ils dénoncent l'utilisation de produits toxiques sur les chaines de montage du géant américain.
Les méthodes de fabrication d'Apple ne sont pas du goût de tout le monde. Aux Etats-Unis, l'ONG Green America et le magazine The Nation appellent à un nouveau boycott de la marque à la pomme. Ils exigent le retrait de deux produits jugés toxiques utilisés sur les chaines d'approvisionnement du constructeur.
L'action menée par Green America et The Nation est la dernière en date d'une série de tentatives pour sensibiliser l'opinion publique américaines aux conditions de travail des employés des multiples usines qui fabriquent les produits Apple. Le message clé de cette campagne est qu'il ne coûterait à Apple qu'un seul et unique dollar de remplacer le benzène et le n-héxane, deux éléments chimiques très toxiques, sur ses chaines de montage. « Ce coût a été calculé par des spécialistes de l'industrie. Ils considèrent que c'est leur ''meilleure estimation'' du prix de l'opération », précise Elizabeth O'Connell, directrice de campagne pour Green America. L'ONG réclame également qu'Apple mette en place un fond de soins pour les ouvriers intoxiqués par ces deux produits.
Faire pression par le biais des consommateurs
Green America demande aux consommateurs de rédiger une lettre de protestation à l'attention de Tim Cook, le CEO d'Apple, et de ne plus acheter ses produits. Et si cette dernière demande peu sembler illusoire tant les iPhone et iPad sont populaires, l'ONG fonde beaucoup d'espoirs sur la première demande. « À défaut de boycotter les produits d'Apple, nous espérons que ses aficionados exprimerons leurs préoccupations », explique Elizabeth O'Connell. « D'expérience, nous savons que si la pression des consommateurs se fait suffisante, l'entreprise nous prêtera une oreille plus attentive ».
China Labor Watch, un organisme new-yorkais qui surveille les conditions de travail des ouvriers chinois a également apporté son soutien à l'action menée par Green America et The Nation. S'il réclame le retrait des produits toxiques, il n'appelle toutefois pas au boycott.
Apple se veut exemplaire
Pour répondre à la charge de ces organisations, Apple a rappelé qu'il avait déjà amené l'industrie chimique à éliminer de nombreux produits toxiques de ses processus de fabrication, notamment le mercure, le plomb et le PVC. « Quand il s'agit de manipuler des éléments dangereux, nous demandons à nos fournisseurs d'égaler ou même de dépasser les normes de sécurité établies sur le sol américain [...] », a réagi la firme de Cupertino dans un communiqué. Apple a également rappelé que 200 inspections avaient été menées dans les usines de ses fournisseurs pour s'assurer que les installations répondaient aux normes en 2013. Apple ajoute : « Nous fournissons à nos sous-traitants des formations sur les pratiques à mettre en oeuvre pour bien respecter ces normes ».
Apple et son principal sous-traitant pour la fabrication de l'iPhone, Foxconn, ont largement été critiqués ces dernières années sur la façon dont les travailleurs sont traités chez ce dernier. La polémique a été portée sur le devant de la scène suite à une série de suicides dans les usines du fournisseur chinois, le poussant à revoir sa façon de fonctionner. De son côté, Apple a intégré la question des conditions de travail dans son rapport annuel sur la conformité qui fixe les obligations de ses fournisseurs. Dans ce cadre, la firme a d'ailleurs mené 451 audits dans leurs usines l'année dernière. En 2013, Apple a toutefois dû faire face à un autre scandale. Une partie du métal utilisé pour sa production viendrait de mines tenues par des groupes armés en Afrique.
Suivez-nous