Une étude Forrester met en lumière la créativité de sociétés françaises qui ont innové dans leurs approches clients, leur mode de recherche et de développement. Le défi pour les DSI est de répondre et d'accompagner ces évolutions.
La France surprend par son dynamisme en innovation. Et sa créativité tranche avec « l'image bornée et rétrograde » que les étrangers ont d'elle. Tel est le constat que dresse l'étude menée par Forrester Research (*) sur l'innovation technologique dans l'Hexagone. Navi Radjou, son auteur, met en perspective le décalage qui existe entre des visions presque tragiques de la situation française et sa vitalité dans le domaine des nouvelles technologies. Alors que « les déclinologues » pointent ses performances anémiques et le bourbier sociopolitique dans lequel elle se trouve, il montre que les entreprises et les particuliers adoptent aussi parfaitement la mondialisation et les nouvelles technologies. Avec 7 millions de blogs, la France apparaît comme la deuxième plus grande blogosphère du monde après les Etats-Unis. Ses ventes en ligne vont bientôt dépasser celles des marchés anglais et allemand. Côté investissements, les entreprises ont dépensé davantage que les Anglais dans les télécoms en 2005. Ils sont aussi le troisième plus gros consommateur de services IT en 2006 avec 21 milliards de dépenses. Du yaourt plébiscité par SMS aux lunettes vidéo Pour étayer son étude, Navid Rajou s'appuie sur de nombreux exemples d'expériences innovantes utilisant les nouvelles technologies. Il cite Danone qui a anticipé et répondu à la demande de ses clients, en intégrant des processus de marketing et de R&D. Le géant du yaourt a invité ses consommateurs (un échantillon de 400 000 personnes) à se prononcer sur le choix d'une crème dessert - présentée sur le Web- en votant par SMS. La crème la plus plébiscitée a pu être mise sur le marché moins de deux mois après le vote. Forrester mentionne aussi l'Atelier de BNP Paribas, une structure créée pour être un réseau d'innovation. Sa fonction est de repérer des technologies émergeantes en Europe et dans la Silicon Valley, puis de les aider en collaboration avec les équipes IT de la banque à se développer sur le plan commercial. Un bon exemple de processus collaboratif interne et externe bien mené. Le cabinet américain s'attarde aussi, entre autres, sur le cas de la fusion Renault-Nissan et de l'intégration de leurs lignes de développement, de leurs équipes et de leur technologie. Il souligne que leurs équipes de R&D ont transformé 24 plates-formes de développement distinctes par produit, en dix plates-formes partagées et utilisées pour concevoir les nouveaux modèles des deux marques. Il évoque enfin les partenariats prolixes comme celui de FT, d'Essilor et de MicroOptical qui ont co-développé les lunettes vidéo. Il passe enfin à la loupe deux études de cas d'innovation chez France Télécom et CNP Assurances. Un défi pour les DSI Certaines directions des systèmes d'information ont pris la mesure des changements. « A l'aube de l'économie mondiale des services IT, les DSI français font évoluer leur stratégie pour mettre la technologie au service de l'innovation », affirme Navi Radjou. Cet axe pose toutefois de nouveaux défis aux DSI. La fonction IT se trouve à un carrefour critique dans son histoire. Elle peut demeurer un solide service utilitaire, soit évoluer et être un vrai partenaire de développement et d'innovation de l'entreprise.
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