(27/06/03) - La justice a condamné la société d'assurance-crédit à indemniser le revendeur ACSI pour avoir baissé ses encours fournisseurs sans raisons valables. La toute puissante Euler-Sfac doit pouvoir justifier du bien fondé de sa décision lorsqu'elle diminue les encours d'un revendeur. Pour ne l'avoir pas fait, la société d'assurance-crédit a été condamnée le 5 novembre dernier, en appel d'un jugement du 17 novembre 2001, à verser 46 K€ de dommages et intérêts au distributeur parisien Finacsi (anciennement ACSI). Ce dernier lui reprochait d'avoir divisé par six les encours dont il disposait chez ses grossistes. "Au moment des faits, une société baptisée ACDS ainsi que son dirigeant possédait la majorité du capital de ACSI. Le deux décembre 1998, cette société actionnaire de la nôtre a été déclarée en cessation de paiement. La Sfac a estimé que cela faisait peser un risque sur nous et a baissé notre note", explique Jacques Swiderski (photo), le président de Finacsi. Une décote dont le revendeur s'aperçoit lorsqu'Ingram Micro puis Tech Data lui signalent lors du passage d'une commande qu'il ne bénéficie plus que d'un très faible encours. La Sfac, elle, a omis de l'informer. Pour qu'elle s'explique, il faudra attendre qu'ACSI fasse la démarche de la contacter par téléphone. "Nous n'avions pas passé de contrat avec ACSI", justifie Martine Hoffmann-Herve, le directeur juridique de la Sfac. Une fois le "dialogue" instauré entre la Sfac et ACSI, ce dernier tente de convaincre la Sfac de l'erreur quelle a commis. "L'administrateur judiciaire chargé du redressement de ACDS a assuré la SFAC de notre autonomie financière", explique Jacques Swiderski. Mais rien ne fait entendre raison à l'assureur...jusqu'à ce qu'en avril 1999 il rétablisse les encours de ACSI après que Jacques Swiderski a racheté à un actionnaire minoritaire 9% du capital de la société pour en devenir à son tour le principal actionnaire. "Cela ne changeait rien mais la Sfac en faisait une condition sine qua non pour revoir sa position", explique Jacques Swiderski. Mais ce dernier ne se satisfait pas du retour de ses encours. "La Sfac nous a coupé les vivres en plein mois de décembre, une période très importante dans notre métier. Nous avons dû payer à la commande, ce qui nous a coûté cher. En outre, nos concurrents profitaient de notre situation pour faire craindre nos clients que nous ne les lâchions", poursuit Jacques Swiderski qui assigne la sfac le 19 avril 1999. La suite est connue, le tribunal a jugé que la Sfac ne s'est pas reposée sur des arguments valables pour motiver ses actes.
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