Le groupe industriel français Alstom annonce la fin des négociations avec EDS sur un projet d'externalisation de son infrastructure informatique. Leur relation aura duré... moins de trois mois ! ". Le contrat était censé courir sur une dizaine années et représentait plusieurs milliards de dollars selon Richard Brown, PDG d'EDS, qui s'exprimait le 25 février lors de la conférence annuelle du groupe avec les analystes financiers : "vu nos objectifs, nos priorités et nos besoins, il n'a tout simplement pas été possible de s'entendre". Mi-janvier - il y a tout juste un mois - tout allait pourtant encore pour le mieux, Alstom communiquant sur des négociations "bien avancées". Fin novembre 2002, Alstom avait semblé préférer EDS à IBM et surtout à Atos Origin, avec qui il était lié par un contrat cadre d'infogérance évalué à 230 M€ sur 5 ans. L'avant-ban était même publié tandis que Daniel Melin, président de la zone Emea chez EDS, évoquait "un des plus gros contrats d'infogérance de niveau mondial signés dans le secteur manufacturier au cours des dernières années". Des intérêts économiques divergents Pour EDS, il s'agit d'une mauvaise nouvelle supplémentaire, la deuxième SSII mondiale débutant son exercice fiscal comme le précédent s'était clos. Richard Brown, pour qui Alstom représentait le premier accord d'envergure depuis sa nomination à la tête d'EDS, n'a pas souhaité détailler les raisons de la rupture. Il y a cependant fort à parier que la SSII cherche à reconstituer rapidement un fond de trésorerie (cash flow) ayant subi en 2002 les affres successifs des faillites de WordCom et de United Airlines. Une préoccupation louable qui n'a visiblement pas eu l'heur d'émouvoir Alstom. Du côté du groupe industriel, on affirme continuer à "privilégier l'externalisation de l'infrastructure informatique afin de réduire les coûts tout en améliorant (...) le niveau de qualité et de service des prestations informatiques". Avis aux amateurs d'appel d'offre parmi lesquels on pourrait notamment retrouver IBM Global Services qui confirmait, en novembre 2002, avoir été consulté et retenu parmi les derniers candidats.
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